La manufacture bretonne souhaite accentuer sa présence à l’international auprès des détaillants. Ses atouts ? La créativité et le savoir-faire de ses équipes conjugués à des valeurs fortes.
ALanguidic, la céramique
est une vieille histoire, les
racines de Bretagne Céramique
Industrie (BCI) remontant
au XIXe
siècle. A Hennebont, à
une dizaine de kilomètres de
l’actuelle manufacture, sont retrouvées
vers les années 1850 les
traces d’une faïencerie, puis d’une
activité de poterie de jardin. Vers
les années 1930, la manufacture
d’Hennebont s’implante à Languidic
pour exploiter une carrière
d’argile. Dans les années 1970,
confrontée à la concurrence des
pays à faibles coûts salariaux, elle
se diversifie en fabriquant des
plats et des terrines pour l’industrie
agroalimentaire, en pâte
rouge dans un premier temps,
puis en pâte blanche, plus qualitative.
S’ensuivent l’abandon de
l’activité de poterie de jardin et
le développement de l’activité de
fabrication de plats pour l’agroalimentaire,
appréciés pour leur
résistance aux chocs thermiques et mécaniques, leur conformité
au contact alimentaire, leur absence de porosité et de tressaillage.
Nouveau tournant dans les années 2000, avec l’arrivée des 35 heures
et les importations massives sur le marché des produits fabriqués en
Asie et au Portugal. L’entreprise décide alors de proposer une nouvelle
offre sur le marché des plats de cuisson destinés au grand public
: des produits fabriqués en France, qualitatifs, colorés permettant de cuire en bénéficiant des avantages de la céramique et d’embellir
la table. La marque Appolia était née, avec ses plats rutilants aux
couleurs vitaminées et aux lignes caractéristiques, suivie en 2006 de
la gamme Esprit de cuisine, dédiée à la grande distribution. Appolia,
elle, est uniquement présente dans le réseau de détail spécialisé.
Avec 45 salariés et un chiffre d’affaires HT de 4,7 millions d’euros en
2016 (80 % sur le marché français, 20 % à l’export, notamment en
Europe, aux Etats-Unis, au Japon et en Russie), l’entreprise vise aujourd’hui
un développement accru à l’international. Une démarche
étayée par un investissement de 100 000 € pour l’acquisition d’un
troisième four de cuisson l’année dernière, le développement de produits
en céramique compatibles avec l’induction… Chaque année,
400 000 à 800 000 pièces sortent de la manufacture morbihannaise,
détentrice du label Entreprise du patrimoine vivant, qui distingue
les entreprises françaises au savoir-faire d’excellence.
Démarche écoresponsable
Appolia est en outre engagé à double titre dans une démarche de
développement durable. D’une part, elle s’efforce de limiter l’impact
de ses activités sur l’environnement via une extraction des matières
premières préférentiellement en France et dans les pays limitrophes,
une monocuisson au gaz naturel. Ses partis pris en matière de packaging
reflètent également ces valeurs, avec un recours limité au maximum
aux emballages (qui ne nuisent en rien aux achats cadeaux, qui
représentent la moitié des ventes d’Appolia). Les eaux de process
sont traitées grâce à des bassins de décantation et l’entreprise travaille
également sur la réutilisation de celles qu’elle rejette. Enfin, le
caractère inerte des déchets en céramique est un facteur qui permet
de ne pas accroître la pollution ou les effets sur la santé humaine.
Car la santé est également au cœur des valeurs de l’entreprise, qui
choisit de n’utiliser que des produits qui ne libèrent pas de composés
organiques volatiles (les fameux COV tristement célèbres pour leurs
effets délétères sur la nature et l’homme). Une vigilance accrue sur
les colorants est également au cœur des préoccupations de l’entreprise,
qui fait procéder à l’analyse de ceux-ci par des laboratoires
indépendants avant toute mise sur le marché afin de mesurer la
présence de métaux lourds tels que le plomb ou le cadmium.
D’autre part, Appolia met l’accent sur le développement de produits
destinés à lutter contre le gaspillage alimentaire. Une étude
de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie de
mai 2016 fait état de 10 millions de tonnes de nourriture gaspillée
chaque année en France. Outre un coût évalué à 16 milliards
d’euros, le phénomène n’est pas neutre en termes écologiques, avec
15,55 millions de tonnes de CO2
. A son échelle, l’entreprise travaille
à proposer aux consommateurs des solutions de conservation des
aliments. Vitalia Eau en est une des illustrations. Ce produit, conçu
par Gabrielle Falardeau et Elyse Leclerc (fondatrices de Jarre), mis
au point et fabriqué par Appolia, permet de conserver les fruits et
les légumes à température ambiante 3 à 4 fois plus longtemps qu’au
réfrigérateur sans que ceux-ci ne se déshydratent. Toujours dans cette
démarche de conservation des aliments, Appolia étend la collection
Harmonie, qui a fait l’objet de deux années de recherche destinées à
breveter un couvercle hermétique adaptable sur un plat fabriqué en
pâte Ecocéram, composée de matières premières naturelles et peu
poreuse. La valve du couvercle permet de chasser l’air et de garantir
l’étanchéité pour une conservation longue. D’autres projets visant
à la conservation des aliments sont également à l’étude et en cours
de réalisation.
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