Dossier

Appolia rêve de déployer ses ailes à l’export

25 mars 2017

La manufacture bretonne souhaite accentuer sa présence à l’international auprès des détaillants. Ses atouts ? La créativité et le savoir-faire de ses équipes conjugués à des valeurs fortes.

ALanguidic, la céramique est une vieille histoire, les racines de Bretagne Céramique Industrie (BCI) remontant au XIXe siècle. A Hennebont, à une dizaine de kilomètres de l’actuelle manufacture, sont retrouvées vers les années 1850 les traces d’une faïencerie, puis d’une activité de poterie de jardin. Vers les années 1930, la manufacture d’Hennebont s’implante à Languidic pour exploiter une carrière d’argile. Dans les années 1970, confrontée à la concurrence des pays à faibles coûts salariaux, elle se diversifie en fabriquant des plats et des terrines pour l’industrie agroalimentaire, en pâte rouge dans un premier temps, puis en pâte blanche, plus qualitative. S’ensuivent l’abandon de l’activité de poterie de jardin et le développement de l’activité de fabrication de plats pour l’agroalimentaire, appréciés pour leur résistance aux chocs thermiques et mécaniques, leur conformité au contact alimentaire, leur absence de porosité et de tressaillage. Nouveau tournant dans les années 2000, avec l’arrivée des 35 heures et les importations massives sur le marché des produits fabriqués en Asie et au Portugal. L’entreprise décide alors de proposer une nouvelle offre sur le marché des plats de cuisson destinés au grand public : des produits fabriqués en France, qualitatifs, colorés permettant de cuire en bénéficiant des avantages de la céramique et d’embellir la table. La marque Appolia était née, avec ses plats rutilants aux couleurs vitaminées et aux lignes caractéristiques, suivie en 2006 de la gamme Esprit de cuisine, dédiée à la grande distribution. Appolia, elle, est uniquement présente dans le réseau de détail spécialisé. Avec 45 salariés et un chiffre d’affaires HT de 4,7 millions d’euros en 2016 (80 % sur le marché français, 20 % à l’export, notamment en Europe, aux Etats-Unis, au Japon et en Russie), l’entreprise vise aujourd’hui un développement accru à l’international. Une démarche étayée par un investissement de 100 000 € pour l’acquisition d’un troisième four de cuisson l’année dernière, le développement de produits en céramique compatibles avec l’induction… Chaque année, 400 000 à 800 000 pièces sortent de la manufacture morbihannaise, détentrice du label Entreprise du patrimoine vivant, qui distingue les entreprises françaises au savoir-faire d’excellence.

Démarche écoresponsable 

Appolia est en outre engagé à double titre dans une démarche de développement durable. D’une part, elle s’efforce de limiter l’impact de ses activités sur l’environnement via une extraction des matières premières préférentiellement en France et dans les pays limitrophes, une monocuisson au gaz naturel. Ses partis pris en matière de packaging reflètent également ces valeurs, avec un recours limité au maximum aux emballages (qui ne nuisent en rien aux achats cadeaux, qui représentent la moitié des ventes d’Appolia). Les eaux de process sont traitées grâce à des bassins de décantation et l’entreprise travaille également sur la réutilisation de celles qu’elle rejette. Enfin, le caractère inerte des déchets en céramique est un facteur qui permet de ne pas accroître la pollution ou les effets sur la santé humaine.

Car la santé est également au cœur des valeurs de l’entreprise, qui choisit de n’utiliser que des produits qui ne libèrent pas de composés organiques volatiles (les fameux COV tristement célèbres pour leurs effets délétères sur la nature et l’homme). Une vigilance accrue sur les colorants est également au cœur des préoccupations de l’entreprise, qui fait procéder à l’analyse de ceux-ci par des laboratoires indépendants avant toute mise sur le marché afin de mesurer la présence de métaux lourds tels que le plomb ou le cadmium. D’autre part, Appolia met l’accent sur le développement de produits destinés à lutter contre le gaspillage alimentaire. Une étude de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie de mai 2016 fait état de 10 millions de tonnes de nourriture gaspillée chaque année en France. Outre un coût évalué à 16 milliards d’euros, le phénomène n’est pas neutre en termes écologiques, avec 15,55 millions de tonnes de CO2 . A son échelle, l’entreprise travaille à proposer aux consommateurs des solutions de conservation des aliments. Vitalia Eau en est une des illustrations. Ce produit, conçu par Gabrielle Falardeau et Elyse Leclerc (fondatrices de Jarre), mis au point et fabriqué par Appolia, permet de conserver les fruits et les légumes à température ambiante 3 à 4 fois plus longtemps qu’au réfrigérateur sans que ceux-ci ne se déshydratent. Toujours dans cette démarche de conservation des aliments, Appolia étend la collection Harmonie, qui a fait l’objet de deux années de recherche destinées à breveter un couvercle hermétique adaptable sur un plat fabriqué en pâte Ecocéram, composée de matières premières naturelles et peu poreuse. La valve du couvercle permet de chasser l’air et de garantir l’étanchéité pour une conservation longue. D’autres projets visant à la conservation des aliments sont également à l’étude et en cours de réalisation. 

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