Dossier

Maison fragile, pour une nouvelle génération d’art de la table

27 decembre 2017
Par : Sophie KOMAROFF

La jeune maison d’édition, qui tient son nom de la mention “fragile” inscrite sur les cartons contenant de la vaisselle, souhaite réveiller cet art à la française. Explications.

Elle a un peu moins d’un an mais ses premiers pas sont déjà auréolés d’un certain prestige. Maison fragile, fondée en avril dernier par Mary Castel et sa famille, est un nouvel acteur dans le paysage de l’art de la table. 

Le concept ? Susciter les rencontres entre de petites manufactures françaises, des artisans et des artistes. « Au cœur de la démarche, il y a l’envie de réveiller l’art de la table à la française en lui insufflant de la modernité, du chic, avec un œil assez rock’n’roll et non conventionnel », explique Mary Castel. En pratique, celle-ci choisit des artistes et leur donne un thème de création, puis fait intervenir des artisans pour la réalisation des décors qui sont ensuite transmis à la manufacture porcelainière pour la réalisation des pièces.

Sous son étendard de modernité, Maison fragile est, malgré son jeune âge, l’émanation d’une histoire familiale qui gravite autour de l’art de la table. Roger, l’arrière-grand-père de Mary Castel dirigeait en effet une usine de porcelaine à Limoges, et Henriette, son arrière-grand-mère possédait un magasin de porcelaine, faïence et cristal dans la rue de Paradis à Paris. Leurs descendants travaillent pour la plupart dans la restauration et l’univers de la gastronomie. « A 30 ans, j’ai hérité du service de table de 80 pièces de Henriette et Roger, explique Mary Castel. Je suis leur seule arrière-petite-fille, et la seule à m’intéresser à ce point à l’art de la table. » 

C’est à 45 ans, dont 18 passés à travailler dans une agence de publicité, que Mary Castel se lance, interpellée par le classement du repas gastronomique français au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco. Si l’héritage de sa famille est culturel, il n’est pas financier. Maison fragile voit le jour grâce à une opération de financement collaboratif avec KissKissBankBank, qui lui a permis de lever 31 000 €.

10 coupelles pour l’Elysée

L’entreprise édite pour l’heure deux collections. C’est en hommage à son arrière-grand-mère, aux métiers des arts de la table, mais aussi au spécialiste du crowdfunding, dont les bureaux sont sis rue de Paradis, que la première d’entre elles s’est vue baptiser du nom de ladite rue. L’autre collection, Make Earth great again, répond à une commande de dix coupelles par le chef de l’Elysée, Guillaume Gomez. Celles-ci sont utilisées à l’Elysée par Brigitte Macron pour ses réunions privées (la vaisselle utilisée pour les événements publics étant fournie par la manufacture de Sèvres). 

Ces collections sont pour l’heure distribuées au Bon Marché, et sur le site e-commerce de l’entreprise. La collection Rue de Paradis était également en vente chez Colette jusqu’à la fermeture du magasin en décembre dernier. L’objectif de Maison fragile est bien entendu d’augmenter le nombre de ses partenaires distributeurs, mais aussi d’être présente sur les tables des restaurateurs. Autre projet, l’extension de l’offre à la faïence et au cristal.


Pour lire la suite, abonnez-vous ou achetez le dossier :
Partager ce contenu
Mots clés
MAISON FRAGILE