Depuis quelque temps, les végétaux envahissent les intérieurs. Cette tendance forte et durable se décline toute l’année autour de nombreux accessoires.
Aujourd’hui les concept-stores se transforment en jardinerie. Ils
ont tous leur corner green », observe Virginie Mourouvin,
styliste tendances au sein de l’agence Carlin International.
Même phénomène du côté des grands magasins.
A Paris,
le BHV Marais a invité les jardiniers de Mauvaises graines et le
Bon Marché a dédié un espace aux terrariums de l’atelier Green
Factory. Dans les centres-villes, de nouveaux concepts de magasins
voient également le jour.
Baptisés bar à plantes, concept-store végétal
ou jardinerie urbaine, ils mêlent végétaux et accessoires déco. « La
plante est même désormais considérée comme un objet de décoration à part
entière », analyse Flavie Benard, responsable marketing au sein de
l’agence Carlin International.
Nouveaux accessoires
Cet engouement autour de la nature se traduit par une profusion
de nouveaux accessoires dans les catalogues des fabricants. « Au-delà
des pots, vases et cache-pots, on voit apparaître différents supports de
plantes », indique Marianne Alibert, styliste au sein de l’agence Peclers
Paris.
Des sortes de piédestaux à mi-chemin entre le guéridon
et la jardinière d’intérieur. Les marques scandinaves Bloomingville,
Woud, Madam Stoltz, Hübsch, Broste Copenhagen ou encore Ferm
Living en proposent.
« Ces “meubles pour plantes” adoptent des lignes
graphiques, très design, constate Marianne Alibert. Nous sommes loin
de la tendance campagne, rustique. » Autres objets présents également,
tous ceux qui permettent d’accrocher les plantes au plafond ou au
mur : suspensions, étagères filaires, supports muraux, etc.
La transparence est également à l’honneur. L’éditeur Design House
Stockholm propose ainsi des terrariums en verre qui permettent de
voir les végétaux grandir. Le fabricant japonais Kinto a imaginé des
vases qui laissent apparaître les racines des plantes. La marque danoise
Hübsch édite des cadres composés de deux parois en verre et d’une structure en métal qui permettent de créer son propre herbier.
Dans tous les cas, « l’objectif est de mettre en valeur la nature », explique
la décrypteuse de tendances Virginie Mourouvin. « Il y a une véritable
prise de conscience que la nature est à préserver, qu’elle pourrait devenir rare,
un luxe, ajoute Flavie Benard. Cette tendance végétale est donc particulièrement
esthétique et élégante. On recherche des écrins pour les plantes. »
Matériaux durables
Cette élégance se traduit notamment dans le choix des matériaux.
On trouve ainsi beaucoup de petits objets en métal doré ou argenté.
C’est le cas par exemple des arrosoirs en laiton signés AYTM ou celui
en acier brillant de Menu. Plusieurs marques, dont Ferm Living ou
Bloomingville, proposent des cache-pots en laiton doré.
« La céramique également est incontournable, en version émaillée ou
brute », estime Marianne Alibert. Elle est présente dans les collections
des éditeurs Menu, Broste Copenhagen, Bloomingville, Ferm Living,
Madam Stoltz, etc., généralement dans des tonalités qui rappellent
les couleurs naturelles : beige, taupe, gris, sable, etc.
Beaucoup de
noir et de blanc également. Quasiment pas de couleurs à part des
déclinaisons de vert et encore moins de couleurs vives.
« On trouve aussi beaucoup de vannerie, de corde et du macramé qui
revient dans les intérieurs », signale Marianne Alibert. Pour Flavie
Benard, « nous assistons à un retour à des matières ancestrales : verre,
terre cuite, porcelaine, etc.
Les frontières se brouillent avec l’artisanat. »
Tous ces matériaux sont souvent associés : verre et métal, céramique
et corde…
Collections botaniques
Les matières sont mélangées, mais également les objets. Les acheteurs
ne se contentent pas d’une seule plante. Il y a une tendance
à l’accumulation. « Chacun veut recréer un morceau de forêt chez soi »,
remarque Marianne Alibert. « L’intérieur se confond avec l’extérieur »,
analyse Flavie Benard.
Les accessoires servent à construire de véritables
décors luxuriants, un peu comme les murs végétaux que l’on
trouve dans les villes. Mais « les objets ne sont pas forcément coordonnés »,
signale la styliste du bureau de tendances Peclers Paris. On mélange
les formes, les tailles, les matières. « L’objectif est plutôt de créer une
collection, un peu comme un botaniste dans sa serre », précise Virgine
Mourouvin.
L’éditeur Design House Stockholm a d’ailleurs imaginé
une petite serre d’intérieur, en bois et verre, vendue avec ou sans
pied. Elle existe dans deux tailles pour s’adapter aux contraintes des
citadins, particulièrement demandeurs.
Cette tendance végétale touche toutes les pièces de la maison, aussi
bien le salon que la chambre, la salle de bains, le bureau ou la cuisine.
« Il s’agit d’une tendance profonde qui devrait durer car elle est née en
réponse à nos modes de vie actuels, de plus en plus urbains et virtuels, pré-
voit Marie Alibert. Elle correspond à une envie de déconnecter.»
Même
analyse pour Flavie Benard : « On a besoin de toucher, de voir grandir
les végétaux. Il s’agit de ramener la nature au plus près de nous car elle
a un effet apaisant. »
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