Puiforcat fait aujourd’hui cohabiter
le passé et le présent dans ses
collections. Comment se construit
cet équilibre ?
Nous avons la double mission d’entretenir
le patrimoine de Puiforcat, en particulier les
créations Art Déco de Jean Puiforcat, tout en
ancrant notre maison dans les usages contemporains.
Pour cela, nous sollicitons des designers
en affinité avec le style et le savoir-faire
de la maison.
Comment sont construites
ces collections contemporaines ?
Autour de plusieurs thèmes qui vont de l’art
du goût à celui de la décoration mais également
du bel usage. Ces territoires nous
permettent de répondre à différents usages
en affirmant notre terrain d’élection, le luxe
épuré. Nous passons ainsi de la table à la cuisine,
du bureau (notre dernier terrain d’expé-
rimentation avec l’architecte Joseph Dirand)
au salon. Dans tous les espaces de la maison,
notre mission est de sublimer le quotidien et
de proposer des objets extraordinaires en nous
appuyant sur notre savoir-faire d’orfèvre.
Cet art de vivre à la maison est-il aussi
important que les arts de la table ?
Les arts de la table continuent de représenter une part prépondérante
de notre offre. Nous aimons d’ailleurs parler d’art du goût, une vision
élargie qui amène Puiforcat à proposer un univers plus complet
autour de l’art de recevoir et de la dégustation. Nous développons
des objets experts en complicité avec le regard d’initiés. Nous avons
notamment dans nos collections une timbale en argent massif créée
avec le vigneron Bruno Paillard qui renouvelle la dégustation du
champagne. En 2016, nous avons lancé Puiforçat Orfèvre-Sommelier,
une collection dédiée à la dégustation du vin, en complicité avec
le sommelier Enrico Bernardo.
Vous avez également fait appel au chef Pierre Gagnaire
et au pâtissier Pierre Hermé. Le cercle des professionnels
qui vous accompagnent s’élargit-il ?
Nous aimons en effet apporter le regard de l’initié, de l’expert quand
le domaine traité le justifie. Quand nous nous sommes intéressés
au vin – un pan entier de l’art de vivre à la française – il nous a
semblé naturel d’enrichir notre réflexion des connaissances et de
l’expérience d’un professionnel. Enrico Bernardo a été élu meilleur
sommelier du monde à l’âge de 27 ans, le plus jeune à décrocher ce
titre exceptionnel. C’est de son expérience dans la dégustation du
vin qu’est née cette idée d’une gestuelle alternative puisque nous
avons supprimé le pied du verre.
Parlez-nous de la distribution des produits Puiforcat…
Celle-ci est concentrée, avec aujourd’hui 120 points de présence environ.
Notre magasin parisien du VIIIe
arrondissement est au cœur de
celle-ci et accueille de nombreux clients étrangers (voir encadré). Nous
sommes également présents aux Etats-Unis, un marché important
pour nous, et en Asie, notamment au Japon et en Chine, ainsi que
dans certains magasins Hermès aux Etats-Unis, au Japon et en Chine.
Quels sont les projets pour 2017 ?
Nous continuons à dérouler le renouveau de notre identité merchandising
avec deux importants projets à Paris, au Printemps Haussmann
et aux Galeries Lafayette. Début 2018, nous ouvrirons un
point de vente à Dubaï.
Nouvel aménagement de la boutique Matignon
Au 48, avenue Gabriel à Paris VIII, le salon Puiforcat innove. Sous la houlette de l’architecte
d’intérieur Tristan Auer, l’endroit se veut à la fois un écrin de présentation des collections
(pendant parisien de l’atelier de Pantin et de ses savoir-faire) et un espace de narration des
histoires de la maison dans un décor mêlant le cèdre brut et le métal satiné, le cuir lisse et la
gomme mate, les toiles brutes et les laques brillantes. Le tout est divisé en plusieurs espaces :
vestibule, petit salon, salle à manger ou pièce atelier pour mettre à l’honneur les collections
et les artisans de Puiforcat (encore 14 aujourd’hui).