Du 5 décembre au 12 janvier prochains, La Romaine Éditions prend ses quartiers à l’Hôtel des Académi
Représentant cette année la France à l’IHA Global Innovation Award (GIA) à Chicago, l’enseigne Shoji est spécialisée dans les articles ménagers de rangement et d’optimisation de l’espace. Rencontre avec Ali Ouled, fondateur et dirigeant de Shoji.
Offrir International : Comment le concept Shoji est-il né ?
Ali Ouled : J’ai été inspiré par mes voyages, aux États-Unis tout
d’abord, où j’ai découvert The Contenair Store, dont je trouvais
le concept génial, puis au Japon, où l’aménagement intérieur est
axé sur l’optimisation de l’espace.
J’ai lancé il y a 8 ans environ un
blog autour de l’architecture, du rangement, de l’organisation, en y
présentant des produits que j’appréciais. Un petit lectorat s’est ainsi
construit, demandeur des produits présentés. J’avais l’idée de développer un business retail, à l’époque de l’internet à tout-va. J’adore
le commerce physique, le contact direct avec le client. Le web a été
une porte d’entrée, puisqu’à la suite de ce blog, j’ai développé un
petit site e-commerce avec une quarantaine de références.
Quand celui-ci a commencé à fonctionner, j’ai créé un vrai site
e-commerce en 2012 avec un développement plus fort en termes
de catalogue produits. Deux ans plus tard, j’ai ouvert une boutique
de 15 m² dans le XVIIe
arrondissement.
D’une part pour me forger
une expérience en matière de commerce physique pur, d’autre part
afin d’apporter un élément de réassurance au site internet. A partir
du moment où les consommateurs constatent l’existence d’une boutique physique, ils sont en effet plus rassurés et à même d’acheter.
Du jour où celle-ci a été présentée sur le site internet, le taux de
transformation a été multiplié de façon impressionnante. J’ai continué à développer l’offre en allant des accessoires jusqu’aux solutions
modulaires, avec de l’aménagement intérieur de dressing, des articles
pour la cuisine….
L’activité a décollé. Deux ans plus tard, j’ai ouvert
une boutique de 150 m2
avenue du Général-Leclerc à Paris : ce fut
le début du développement du concept Shoji en retail physique pur.
Nous avons tâtonné car nous n’étions pas experts en merchandising
et en commerce physique, mais le retour s’est révélé bénéfique car
le concept était apprécié.
Ce premier magasin a permis une levée
de fonds auprès d’un investisseur, et plusieurs boutiques ont ainsi
été créées entre 2017 et 2018. Nous avons inauguré notre septième magasin le 1er mars dernier à Saint-Lazare (Paris). Nous ouvrons
également de temps en temps des boutiques éphémères.
Notre magasin lyonnais, sélectionné pour le GIA, est la version 2 du concept Shoji, avec l’introduction d’infotainment (via des bornes sur lesquelles le consommateur obtient des informations sur le produit en le scannant), de services pour que client indique son besoin en matière de conseils, d’un espace sous un sakura où des tablettes diffusent des posts de blogs, des astuces et conseil de rangement d’organisation de la maison, d’un Shojilab autour des solutions modulaires pour la création de bibliothèques ou d’aménagement de dressing en quasi sur-mesure.
Comment s’articule l’offre ?
Le cœur de l’offre est constitué par les articles dédiés au rangement
et à l’organisation de la maison, comportant une dimension fonctionnelle et pratique. Nous souhaitons que le visiteur entrant dans l’un
de nos magasins en ressorte avec soit un ou plusieurs produits, soit
du conseil, dispensé par les forces de vente et les outils interactifs. Le
rangement étant une problématique universelle, l’idée conductrice
consiste à aider les gens à s’organiser et optimiser l’espace.
Nous proposons également une offre périphérique autour de la maison, avec un peu de décoration, d’ustensiles de cuisine et d’art de la
table, mais cela reste marginal. Nous avons notamment lancé notre
marque propre avec une gamme de linge de lit 100 % lin, qui reçoit un bon accueil des consommateurs.
Celle-ci est pour l’heure uniquement en test dans notre boutique lyonnaise, et nous la déployons
progressivement dans nos autres points de vente. Nous développons
aussi la tendance nomade avec notre gamme “on the go”, qui fait
partie de nos meilleures ventes et pour laquelle la demande est importante : bento, travel mug, sac, etc.
Le champ du rangement est en effet extrêmement large : poubelle,
égouttoir, pots de conservation, carnet, voire des objets qui aident
à organiser le temps. Nos critères de sélection sont larges, mais le
produit doit avant tout être utile et pratique, et non un gadget.
En termes de positionnement, Shoji est moyen de gamme, avec des
produits dont nous justifions le prix (selon la provenance, le matériau, la fonctionnalité). L’écoresponsabilité nous intéresse vraiment
et nous l’intégrons de plus en plus, mais n’est pas pour l’heure un
critère primordial.
Quelle est votre approche de la relation client ?
La tendance de fond est actuellement au minimalisme, avec une
frénésie autour du travail de Marie Kondo, essayiste japonaise spécialisée dans le rangement et le développement personnel.
Ce sont
des sujets importants et actuels car le pouvoir d’achat au mètre carré
est de plus en plus restreint : le consommateur essaye de faire entrer
toute une vie dans un espace de plus en plus réduit, particulièrement dans les grandes villes. Il vise donc deux objectifs : trouver des
produits malins pour optimiser l’espace, sans y consacrer un budget
trop important.
La typologie de clientèle se décompose ainsi : soit il s’agit de personnes désordonnées en recherche de rangement et d’organisation
parce qu’elles se disent – à juste titre – que cela peut amener une
évolution positive dans leur vie ; soit ce sont des consommateurs
ultra-organisés à la recherche de techniques d’optimisation supplémentaires, désireux de toujours mieux organiser leur intérieur.
Shoji est encore une nouveauté, car il n’existe pas d’offre spécialisée 100 % rangement ; l’entrée en point de vente est donc d’abord
motivée par la curiosité. Nous recherchons donc constamment la
problématique des clients en allant à leur contact pour leur proposer
une solution, un conseil ou une astuce.
En essayant de déterminer
leur problématique de rangement, d’organisation ou d’optimisation
pour les aider. Notre mission est d’apporter un petit plus dans leur
vie en les aidant à s’organiser le mieux possible. Shoji revêt certes
une dimension commerciale, mais aussi sociétale.
Quels sont vos projets de développement pour les prochains mois ?
Plusieurs ouvertures de point de vente sont prévues dans les 2 prochaines années : un voire deux magasins à Paris, et un deuxième
point de vente à Lyon. Pour l’heure, nous réalisons 90 % de notre
chiffre d’affaires en magasin, 10 % sur le web. En 2019-2020, nous
allons élaborer et mettre en place une stratégie omnicanale.