Initié par le Président de la République en janvier 2020, ce rendez-vous annuel met à l’honneur les
Dossier
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Restauration : l'enjeu des emballages durables et réutilisables
À l’heure du projet de loi anti-gaspillage pour une économie circulaire et en pleine crise sanitaire, les restaurateurs ont dû changer leurs habitudes et adapter leurs offres à la livraison de menus. Revue de détails des solutions pour rendre plus durable le repas de demain.
En finir avec le plastique à usage unique dans la restauration à emporter, telle est l’une des priorités du ministère de la Transition écologique.
De fait, en 2019, en France, plus de 200 millions de repas ont été livrés par les acteurs du secteur. Et 2020 et 2021 n’auront pas amoindri les chiffres. Pandémie oblige, alors que des milliers de restaurateurs voient leurs salles fermées, beaucoup optent pour la livraison à domicile pour le plus grand bonheur des plateformes spécialisées (Uber Eats en tête, 57 % ; suivi par Just Eat, 38 % et Deliveroo, 37 %*).
Ainsi, Deliveroo France, qui référence plus de 20 000 restaurants (soit 8 000 de plus qu’en janvier 2020), s’est vu rejoint par de grandes chaînes (Courtepaille, Buffalo) mais aussi des noms plus exclusifs comme Joia par Hélène Darroze.
Le verre : contenant phare
Alors que l’on a fêté le premier anniversaire de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (Agec) et qu’une série d’obligations en matière de réduction des plastiques à usage unique au secteur de la restauration, y compris la restauration livrée, sont déjà entrées en vigueur, qu’en est-il des contenants utilisés actuellement ? En grande majorité, beaucoup ont déjà adopté le verre et les bocaux comme solution. Précurseur, Boco, créé par le chef Vincent Ferniot et son frère, propose depuis 2011 des recettes de chefs étoilés en bocaux. Idem chez Daily Pic, l’enseigne fast good de la cheffe Anne-Sophie Pic lancée en 2015.
« Dès le début nous nous sommes basés sur des contenants réutilisables pour présenter nos verrines, explique Lilian Etienne, directeur de Daily Pic. La crise a bien sûr accéléré notre développement car c’est un contenant facile à livrer qui se conserve très bien grâce au process de pasteurisation. Notre partenaire fournisseur est la marque allemande Weck. »
De fait, le verre se recycle à l’infini mais peut aussi être réutilisé et consigné. Dans cette idée, Arcoroc (groupe Arc) a dévoilé en début d’année une collection de contenants en verre durables, réutilisables et consignables. Baptisée So Urban, celle-ci a été pensée pour tout type de restauration, la vente à emporter et la livraison. Commercialisée depuis février 2021, elle vise la vente de 500 000 unités cette année.
Une tendance qui prend de l'ampleur
De quoi mettre les marques en action dont les acteurs historiques du verre comme Le Parfait, Duralex (repris depuis peu par Pyrex) ou encore Bormiolo Rocco.
« L’utilisation de produits de conservation en verre pour les professionnels de la restauration et de la vente à emporter a commencé il y a environ une décennie avec l’arrivée des food trucks, explique Olivier Daniel, directeur général France et Belgique de Bormioli Rocco. Mais depuis le premier confinement, cette tendance a pris de l’ampleur (+ 20 % de ventes en 2020) et s’est étendue à d’autres acteurs de la restauration qui ont dû trouver rapidement des solutions alternatives pour parer à la demande des clients finaux. Le click & collect et la VAE ont joué un rôle de booster pour la catégorie des produits en verre, notamment la restauration moyenne voire haut de gamme. »
Duralex fait également parti des acteurs engagés auprès du ministère
de la Transition écologique pour réduire l’impact environnemental des
contenants. « Que ce soit chez Pyrex ou Duralex, l’idée est d’être encore plus présent auprès des professionnels avec une offre dédiée »,
confirme Mélanie Le Branchu, directrice marketing France du groupe.
Dans ce sens, Pyrex vient de mettre en place un espace pro sur son site
internet et s’intéresse fortement à un système de consigne pour l’avenir.
L'éco-conception monte au créneau
Mais la révolution vient également de jeunes sociétés d’emballages et de contenants alimentaires engagées dans l’éco-conception.
À l’image de Comatec, fondée en 1994, qui conçoit des produits innovants pour la restauration, les traiteurs et l’hôtellerie.
« Nos points forts sont les matières, les process de production qui privilégient l’économie circulaire : matériaux bio-sourcés et d’origine végétale (sucre de canne, cellulose, carton, palmiers, bois français, PLA, etc..), recyclés et recyclables, fabrication en France, explique Tatiana Rumeau, directrice de Comatec. Si les restaurateurs ont dû s’adapter à cette crise sanitaire, les hôteliers ont également dû développer leur offre en room service. De quoi proposer des solutions clé en main comme nos Kits to go pour lesquels nous avons conçus 13 formules adaptés à des menus complets. »
En parallèle, en juin 2020, Comatec a conçu le PlanetScore, un référentiel pour mesurer la performance environnementale de ses produits (planetscore.eu).
Autre acteur étonnant, le Polonais Biotrem propose depuis 2012 une
gamme de vaisselle à usage unique en son de blé compostable en
30 jours et des couverts en mélange de son de blé et bio-polymère PLA.
Déjà vendue dans plus de 15 pays dans le monde, la France s’ouvre
timidement à ce nouveau type de produits