Dossier

Ercuis, la haute orfèvrerie

02 septembre 2021

La fabrication des couverts Ercuis nécessite plusieurs opérations manuelles, exécutées par des orfèvres experts dans la réalisation de chaque étape. Ce savoir-faire hérité du XIXe siècle et transmis de génération en génération fait d’Ercuis l’un des plus célèbres orfèvres français.

La fabrication d’un couvert débute dans l’atelier de gravure, où depuis 1867 et aujourd’hui encore, le graveur sculpte dans l’acier les matrices des couverts ou des pièces d’orfèvrerie. Réaliser une pièce de couvert nécessite de fabriquer 4 moules correspondant aux étapes successives de fabrication. Chaque bloc d’acier est taillé sur sa surface supérieure, selon le galbe du couvert, puis gravé à la main. Les matrices sont ensuite mises sous presse. De la découpe à la finition, le couvert se façonne en 7 étapes. Certaines pièces nécessitent 45 opérations manuelles pour acquérir leur forme et leur finition définitive.

Une pièce d’orfèvrerie se compose de nombreux éléments, préparés séparément avant l’assemblage par l’orfèvre. Certaines pièces ou éléments rapportés sont issus de corps d’emboutis, sortis sous presse. D’autres sont mises en forme sur le tour par le tourneur-repousseur. Les éléments décoratifs sont réalisés en fonte de bronze par le fondeur, à partir de moules eux-mêmes issus d’un modèle original gravé et ciselé par le graveur. Enfin l’orfèvre assemble les différents éléments qui constitueront la pièce finale avec un objectif de solidité mais aussi d’invisibilité.

Les couverts aux manches montés

Certains couverts de la collection en argent massif ont des manches montés dans un autre matériau : bois exotiques tels que l’ébène ou le palissandre, pierres semi-précieuses comme le lapis-lazuli ou le jaspe. Le montage requiert un ajustement parfait entre un manche taillé dans une forme travaillée (octogone, spirale, etc.) et les éléments circulaires en argent massif (tête, virole et culot). 

Pour L’Insolent et Calypso, récentes créations de la maison, une technique exclusive proche du sertissage employé en bijouterie-joaillerie est mise en œuvre. Les éléments richement décorés sont réalisés en fonte de bronze ou d’argent puis entièrement repris à la main par le ciseleur qui retravaille tous les détails de la gravure afin de leur redonner nervosité et relief.

L’argent comme culture

Plusieurs opérations successives sont pratiquées avant l’argenture, afin que l’argent adhère parfaitement au métal de base. L’ébarbage fait disparaitre les aspérités importantes, puis l’émerisage et le polissage permettent d’obtenir une pièce lisse et brillante. La pièce rincée peut être plongée dans un bain d’argenture par électrolyse. Ercuis revendique une haute qualité d’argenture pour ses couverts. La quantité déposée est supérieure aux normes de 33 µm d’épaisseur, exigées par un poinçon carré de qualité 1 (qualité supérieure). L’épaisseur d’argent est contrôlée dans le laboratoire de la maison certifié (norme : ISO 3497/DIN 50897), avec une précision de 99 %. Le procédé d’argenture par électrolyse entraine un “effet de pointe” qui renforce le dépôt d’argent aux extrémités du couvert, soient les dents des fourchettes et les bords des cuillerons. Au fil des jours, l’usage et les lavages successifs au lave-vaisselle leur donneront une belle patine car l’argent, à l’instar du cuir, est un des rares matériaux à embellir avec le temps.

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