Du 5 décembre au 12 janvier prochains, La Romaine Éditions prend ses quartiers à l’Hôtel des Académi
Eric Puzzuoli est leader produit préparation culinaire et petite cuisson chez Boulanger
Quels ont été les effets du confinement en magasin et sur l’e-commerce ?
Le marché a vécu 2 périodes : l’une du 17 mars au 12 avril, la seconde du 12 avril au 11 mai. La première fut plutôt morose : seuls les hypers, portés par leur trafic, ont performé. Il a fallu attendre la visibilité donnée par le chef de l’État et un magnifique week-end de Pâques pour voir évoluer la consommation. Les consommateurs ont investi et se sont dirigés vers les enseignes connues avec des sites internet “rassurants”. Alors que notre chiffre magasin était en recul, le web a progressé à 2 puis 3 chiffres. Sur la catégorie, deux grands effets sont notés. Les produits du “fait maison” ont connu un grand boom : les machines à pain (+ 186 % en mars en valeur et + 221 % en avril), les yaourtières (+ 65 % en mars, + 107 % en avril) et, dans une moindre mesure, les machines à pâtes. Seconde tendance, la pâtisserie a occupé les Français en famille, activité poussée aussi grâce à la TV (Top chef, Tous en cuisine, etc.). En avril, le marché des robots pâtissiers a enregistré + 60 % en valeur, les batteurs à main + 94 % et les balances de cuisine + 40 % (source : GFK).
Cette tendance haussière se confirme-t-elle ?
Les marchés de l’équipement de la maison, tant côté jardin que côté intérieur, ont connu une importante dynamique postdéconfinement. Sur nos catégories, les tendances du confinement se confirment avec un regain d’intérêt et d’achats sur les segments relatifs à la pâtisserie. Le marché des robots pâtissiers devrait ainsi s’envoler sur les rapports GFK cet été. La tendance du “bien chez soi” se confirme, même si du côté professionnel les difficultés d’approvisionnement (effets combinés du covid-19 en Chine, en Europe et en France) ne permettent pas de répondre totalement à la demande.
Ces produits performent habituellement en fin d’année. Cela sera-t-il le cas en 2020 ?
La perspective n’est pas celle d’une année record. La fermeture des magasins a en effet eu de lourdes conséquences qui ne sont pas gommées à date, mais la perspective est moins rude qu’elle ne le semblait fin avril. Sur l’année au global, la prudence est de mise, car l’ombre d’une 2e vague épidémique à l’automne et de contestations sociales reste présente et incite à la plus grande prudence pour 2020. L’euphorie d’achat va se retrouver confrontée à la réalité du porte-monnaie et le risque moral d’un épisode 2 pourrait radicalement changer les comportements d’achats.
Quelle est votre stratégie commerciale (services, etc.) sur cette catégorie ?
Nous axons notre politique commerciale sur plusieurs points, à commencer par l’amélioration constante de l’expérience d’achat, avec davantage de disponibilité, de rapidité et une meilleure expérience globale (web et magasins). Nous misons également sur les nouveautés produits et les nouveaux inputs de consommation (fait maison, mieux manger, made in France) pour proposer la meilleure offre à nos clients, via des expériences en magasin et online toujours orientées sur le plaisir d’achat et les bons conseils. Notre stratégie globale n’est pas modifiée mais s’adapte simplement au boost qu’aura été cette période et aux attentes des clients notamment vis à vis des distributeurs.