Du 5 décembre au 12 janvier prochains, La Romaine Éditions prend ses quartiers à l’Hôtel des Académi
Après avoir finalisé l’acquisition de l’entreprise en novembre 2018, Karine Schrenzel et Olivier Gensburger, cofondateurs de ShopInvest, s’attèlent à relancer la marque en associant les consommatrices à leur démarche. Entretien avec Karine Schrenzel.
Offrir International : Quelle est votre stratégie de relance des 3 Suisses et comment redéfinissez-vous la marque ?
Karine Schrenzel : Cette marque, créée dans les années 1930, nous parle beaucoup. Nous avions déjà tenté en 2016 de l’acquérir, puis avons de nouveau saisi, avec succès, l’occasion en 2018. Le challenge est énorme : les 3 Suisses sont une marque puissante, célèbre, dotée d’atouts exceptionnels en termes de notoriété et de sympathie. Elle bénéficie également de la confiance de ses fournisseurs et partenaires. Enfin, elle inclut une base de données forte de 2 millions de contacts actifs. Mais cette marque a besoin de se renouveler. Nos premières actions ont consisté à effectuer la migration technique et du service clients, et surtout mettre en place plusieurs fils rouges pour redessiner son avenir. Nous avons débuté en allant à la rencontre de milliers de clientes pour comprendre leurs relations et leurs attentes par rapport à la marque. Avec le projet #Imagine3Suisses, nous avons engagé la conversation sur les réseaux sociaux pour coconstruire avec elles l’offre et l’image des 3 Suisses, qui appartiennent au patrimoine des Français. Nous avons reçu en retour plusieurs dizaines de milliers de réponses. Cela souligne et conforte l’affect que suscite la marque !
Dans la prolongation d’#Imagine3Suisses, nous avons mis en place l’initiative Stylists, qui offre la possibilité à toutes personnes (cible : 20 à 70 ans !) de devenir stylistes. Après en avoir rencontré une vingtaine, nous en avons sélectionné six avec lesquelles nous allons élaborer de prochaines collections. Notre vision consiste aujourd’hui à faire évoluer les 3 Suisses en les dotant des avantages du web, avec ce que cela suppose en termes d’efficacité et de facilité de commandes, tout en leur réinjectant un supplément d’âme, un côté humain, qui manque parfois au digital. Nous avons eu une approche d’écoute dès le départ et pas seulement pour le service après-vente. Nous travaillons en outre pour que les consommatrices aient affaire à un même interlocuteur privilégié pour chaque famille de produit : c’est appréciable pour les clientes fidèles. Parallèlement, nous avons lancé une première collection capsule mode 100 % made in France, avec le souhait de porter un modèle plus écoresponsable. La fabrication française, et plus globalement l’éthique, la proposition de matières plus naturelles et plus nobles (telles que le coton bio), la réflexion autour de l’écoresponsabilité font partie de nos axes stratégiques. Cela nous tient à cœur car c’est aujourd’hui le rôle des entreprises, en particulier celui d’une entreprise patrimoniale française. Les 3 Suisses restent toutefois une marque populaire au sens positif du terme et le resteront.
Objectif : offrir la possibilité à toutes les femmes de se faire plaisir à des prix accessibles et, autant que faire se peut, avec une offre respectueuse de l’environnement.
Comment s’inscrit la marque 3 Suisses par rapport à l’environnement de ShopInvest ?
Chaque marque du groupe et son site restent indépendants, avec son propre univers. Nous capitalisons bien entendu pour les 3 Suisses sur les secteurs que nous connaissons bien, tels que la mode, la lingerie et la décoration, en instaurant des synergies en matière de compétences et d’offres produits. Et bien entendu en apportant notre savoir-faire en e-commerce.
Quels sont vos projets pour l’offre dédiée à la maison ?
Il est encore un peu tôt pour dévoiler comment celle-ci s’orchestrera. Ce qui est certain, c’est que l’axe défini pour les 3 Suisses englobe la mode et la maison (linge de maison, meuble et décoration notamment). Développer l’offre maison fait sens. Celle-ci est aujourd’hui un peu pauvre, mais nous envisageons de la développer. Nous avons déjà commencé à la redynamiser en introduisant bon nombre de références de mobilier. Autre univers qui fait l’objet de notre attention, le linge de maison, qui a toujours été un point fort des 3 Suisses.
Confirmez-vous le maintien du catalogue papier ?
Je crois beaucoup au catalogue papier : c’est un générateur d’émotions ! Le web est certes important et plein d’avantages, mais l’humain et le contact sont nécessaires à mes yeux. Un catalogue peut par exemple être feuilleté à plusieurs, dans un salon… Nos rencontres avec les clientes ont vraiment mis cela en évidence. C’est la diffusion qui est en réflexion : le catalogue sera envoyé évidemment à notre base de clients, mais nous sommes en train d’affiner la stratégie en la matière. L’écrasante majorité des clients passe commande via le web même si elle reçoit le catalogue, mais nous conserverons la possibilité de l’achat par correspondance, qui est une démarche plus active. Là encore, nous voulons associer le numérique et l’humain.
Envisagez-vous l’ouverture de boutiques physiques ?
Nous étudions la question dans le cadre de notre approche de la
relation clients, mais ce n’est pas encore à l’ordre du jour. Le prochain grand rendez-vous sera le lancement de la nouvelle offre et un
nouveau look pour le site à découvrir en septembre.