Textile : La nappe résiste bien

Le confinement a plutôt bien profité à la nappe. En témoignent les derniers chiffres publiés par Kantar sur le segment table et office. 

Ceux-ci mettent en évidence une progression globale des ventes supérieure à 8 % pour le trimestre juin/juillet/août comparé à la même période de l’année précédente. « Si le confinement a été propice au marché, la tendance semble se poursuivre en volume ainsi qu’en valeur, souligne Hélène Janicaud, directrice business unit (mode, textile, chaussures) de Kantar. Avec une hausse de 11 %, le prix d’achat moyen d’une nappe atteint plus de 16 €. Incontestablement, le choix des Français se portent en priorité sur des produits à plus forte valeur ajoutée.» 

Depuis deux saisons, les marques ont préféré se concentrer sur des modèles forts en couleurs et en style, quitte à limiter le nombre de nouveautés. Une stratégie gagnante car ces modèles attirent le regard des consommateurs pour entraîner ces derniers vers une offre à la fois festive et facile à vivre. 

Si les nappes unies gardent le haut du pavé avec 70 % des ventes, elles s’habillent désormais de coloris inédits ou se garnissent de sets qui complètent le décor de la table

Un objet de décoration 

« La nappe est devenue un accessoire indispensable au décor, souligne Lionel Dubos, dirigeant d’Harmony. Le choix s’effectue par rapport à l’ensemble de la pièce, y compris la vaisselle qui garnira la table. » La marque bordelaise est connue pour son savoir-faire en matière de lin et de choix de coloris. Elle propose de nombreux unis dont la palette de couleurs raffinées est régulièrement enrichie. Cet hiver, elle lance les teintes tabac, safran, kaki et bleu-noir, ainsi que des modèles bicolores et bifaces dont certains sont également garnis de rayures. Il devient alors possible de changer de décor facilement. 

Chez Winkler, l’idée du biface est reprise aussi sur les sets qui viennent fréquemment orner les nappes, « notamment au moment des fêtes de fin d’année, indique Marianne Kucharski, responsable de communication.

Outre la nappe, le décor s’enrichit ainsi de modèles couleurs or ou argent. Ces sets en polyester présentent l’avantage de protéger la nappe tout en étant faciles d’entretien, puisqu’ils se nettoient d’un simple coup d’éponge ». Les finitions sont soignées grâce à une découpe laser. Certains modèles imitent également le cuir pour des ambiances contemporaines. 

Une montée en gamme 

Chez Garnier-Thiebaut, les nappes enduites vendues au mètre restent des best-sellers. Utilisées tous les jours, elles ne dénotent plus lorsqu’elles s’invitent à l’occasion de réunions familiales ou de dîners entre amis. La richesse des modèles et la qualité actuelle des enduits, offrant un toucher quasi-identique à celui d’un tissu, séduisent une majorité de consommateurs. 

En regard, « les nappes haut de gamme ont toujours le vent en poupe, note Isabelle Parmentier, responsable marketing. Et pas seulement à l’occasion des fêtes. C’est le cas notamment des lins lavés qui présentent l’avantage de ne pas nécessiter de repassage, ou encore des modèles bénéficiant du traitement anti-tache Green Sweet confectionnés en pur coton damassé. » 

A contrario, les meilleures ventes du Jacquard Français s’effectuent sur les nappes en coton et en lin, même si la marque propose toujours une large gamme d’enduits. « La clientèle cherche manifestement à se faire plaisir avec des nappes haut de gamme qui mettent en valeur notre expertise de tisseur et le travail délicat des armures ajourées. Le succès du modèle phare de la saison en témoigne. Il s’agit d’un 100 % coton dont le motif est inspiré des broderies traditionnelles indiennes. » 

Alexandre Turpault quant à lui réussit à concilier écologie et luxe. La marque lance en édition limitée une nappe en lin réalisée à partir de chutes de tissus d’une ancienne collection. Le modèle 100 % made in France est mis en valeur par de petits soleils finement brodés d’un fil doré.