Quand et pourquoi la CAT a-t-elle été créée ?
Le Comité des arts de la table a été fondé dans les années 50, par les
fabricants haut de gamme pour favoriser leur développement. Dans
les années 90, la profession a dû faire face à l’évolution des mœurs
et à la disparition progressive des listes de mariage, au début de la
mondialisation. Face à ces enjeux, nous avons été quelques-uns à
nous réunir et à prendre conscience de la nécessité de nous organiser
pour continuer à exister et, si possible, maintenir notre marché.
Ce petit groupe a décidé de reprendre le Comité des arts de la
table, qui malgré quelques difficultés, avait le mérite d’exister. Notre
première tâche fut de boucher le trou financier et de redéfinir le
périmètre et les objectifs de l’organisation. Nous avons donc ouvert
le Comité des arts de la table à l’ensemble de la profession, tous
secteurs et gammes confondus : haut de gamme, bas de gamme,
table, cuisine, décoration, etc. Nous devions, tous, faire face aux
mêmes enjeux ! Notre objectif était d’organiser notre métier et agir
sur notre marché. Pour cela, nous devions disposer d’études chiffrées,
toucher les consommateurs et représenter les arts de la table
auprès des journalistes, des pouvoirs publiques et des représentants
de la gastronomie, etc. Le financement du CAT a alors évolué vers
des cotisations volontaires. Mais, deux ans après, il était nécessaire
de trouver un financement plus pérenne et plus large pour ne pas
apporter de distorsion dans la concurrence, entre autres, vis-à-vis
des produits importés. L’occasion s’est trouvée en demandant l’élargissement
de la taxe déjà payée par les orfèvres à l’ensemble de la
profession. En 2004, le Comité des arts de la table est devenu la
Confédération des arts de la table, permettant, ainsi, aux organisations
existantes de nous rejoindre pour porter la demande de l’élargissement
de la taxe devant les pouvoirs publiques. Depuis, nous
nous sommes rapprochés du Comité Francéclat, avec lequel nous
agissons conjointement pour la profession.
Quelle fierté tirez-vous de votre bilan ?
Si la question se résume à “est-ce que chaque adhérent, à titre individuel,
a profité des actions communes menées par la CAT ?”, j’ai
tendance à répondre oui. Même s’il est toujours possible de regretter
que ce ne soit jamais suffisant, personne ne peut savoir ce qui
serait advenu sans les actions menées par la CAT. Nous avons mis
en œuvre des initiatives collectives qui profitent à tous : études statistiques
(I+C) et sociologiques (“quand c’est beau c’est bon”, “les
nouvelles façons de recevoir”, etc.), une communication nationale
(TV, radio, presse), des animations terrains (Grand prix des arts de
la table, l’opération “Videz vos placards”, etc.).
A mon sens, une organisation professionnelle ne peut exister sans
rendez-vous permettant aux professionnels de se rencontrer, d’échanger,
de réfléchir ensemble à leur devenir. Organisé tous les deux
ans à Orléans, le colloque est aujourd’hui un rendez-vous attendu
par la profession. Et je reste persuadé que dans les années à venir, les professionnels des arts de la table ne pourront continuer à exister
que collectivement. C’est grâce à la CAT que l’on parle des arts
de la table, que la profession existe en tant que telle et nous avons,
ainsi, évité de devenir un accessoire parmi d’autres organisations
professionnelles.
Quels sont, selon vous, les enjeux de la distribution spécialisée
en arts de la table ces prochaines années ?
Longtemps protégé par la liste de mariage, notre secteur a dû faire
face ces dernières années, comme d’autres précédemment, à la
concurrence accrue des chaînes de grande distribution alimentaire
et spécialisées, des discounters et du e-commerce. Un phénomène
commun aux différents marchés du commerce, mais qui est arrivé
plus tardivement dans les arts de la table. Mais, dans le contexte
actuel de fort intérêt du consommateur pour nos produits (pour
preuve les émissions de télé sur la cuisine, la pâtisserie, la décoration,
etc.), je pense que la distribution spécialisée a encore un bel avenir.
Nos produits sont porteurs de valeurs, ils s’intègrent parfaitement
dans l’art de vivre à la française et nécessitent d’être vendus par des
connaisseurs et passionnés. S’adapter, intégrer les donnes actuelles,
arrêter de vouloir tout faire et, au contraire, se spécialiser par type
de produits et par gammes, devrait permettre à chacun de trouver
sa place dans le paysage de la distribution française.