Bousculé par la crise sanitaire, le marché de la bougie se restructure pour poursuivre sa croissance
Le confinement a confirmé l’aspiration des consommateurs au bien-être et à celui de la planète. Les fabricants l’ont compris et développent des produits plus sains, à visée quasi thérapeutique.
Malgré une période assez compliquée, avec des éléments de croissance difficiles à avancer, les acteurs de la catégorie parfum d’intérieur notent une accentuation vers les produits “bien-être”.
Maison Berger confirme par exemple sa stratégie : « Nous ajoutons la dimension bien-être que la marque développe, car une personne ne parfume pas son domicile seulement parce qu’il ne sent pas bon ! analyse Olivier Sillion, CEO de l’entreprise basée dans l’Eure. Plus que jamais, nous développons la gamme Aroma sous toutes ses formes : bouquets parfumés, bougies, lampes à catalyse ou diffuseurs électriques. » La société qui a lancé Dream sur diffuseur électrique début 2020 a pris du retard à cause du covid-19 sur le Light&Day diffuseur : « Cette technologie Sensorwake ajoute la dimension “endormissement” avec des capsules-parfums : Wake-up, Relax, Destress et Dream. Nous le lancerons en janvier 2021. »
La Belle Mèche, pour sa part, a décliné sa gamme aux huiles essentielles proposée en bougie en savon liquide. « Cette collection fonctionne bien, témoigne Laura Dellinger, co-fondatrice de la marque qui relève l’inclination pour l’olfacto-thérapie, en particulier sur l’achat cadeaux, « pour quelqu’un qui a des problèmes de concentration, pour un étudiant, ou pour se relaxer ». La marque, qui a lancé 3 savons liquides en septembre 2019 souhaite introduire une gamme de savons solides d’ici à 2021.
La marque Melchior & Balthazar travaille également les axes environnementaux avec un produit sain et bienêtre. « Cette dimension prend une place croissante depuis plusieurs années », souligne Damien Philipot, cofondateur de l’entreprise. Cette dernière propose des savons solides réalisés avec une saponification à froid. « Ils sont sans agent moussant (perturbateur), mais onéreux et le savon solide ne plaît pas à tous, note le dirigeant. L’idée est de garder l’huile essentielle de fleur d’oranger, mais avec un savon liquide. » Pour palier l’aspect gênant du contenant – souvent en plastique – la marque a lancé un système circulaire de recharge qui permet de bénéficier d’une réduction de 15 %. « En boutique, le professionnel envoie les consignes et nous appliquons des tarifs révisés, explique Damien Philipot. Papier d’Arménie ne vend pas ses produits comme « assainissants » – car ce terme répond à des normes particulières – « mais nous évoquons plutôt les vertus désodorisantes, et le côté bien-être, yoga », note Eva Monnet, responsable commerciale de la marque.
Julie Hallier, fondatrice de Mas du Roseau, observe pour sa part que
les consommateurs sont de plus en plus alertés sur les ingrédients,
et regardent davantage les étiquettes : « Nous utilisons déjà 98 %
d’ingrédients naturels. Nous ne mettons pas cela forcément plus en avant,
car c’est déjà bien ancré dans l’identité de la marque », nuance-t-elle.
Si la crise sanitaire générée par le covid-19 a stimulé la réflexion, à
bien y regarder, les fabricants avaient déjà senti le vent souffler.