Moutet x Samuel Accoceberry studio

03 juin 2021

Le designer Samuel Accoceberry rend hommage au Pays basque à travers la collection de linge de table et d’office Etxe pour le tisseur Moutet qui a obtenu le label indication géographique linge basque.

De par ses attaches familiales et culturelles et sa connaissance du Pays basque, le designer Samuel Accoceberry aime en faire vibrer les symboles. Pour le tisseur Moutet, il a imaginé la collection Etxe (prononcer “ètché”), qui signifie « la maison » en euskara, la langue basque.
Les créations Lerroa, Pareta, Fatxada, Harri et Atalarri viennent par touche, dans une architecture graphique, éclairer l’identité basque et réveiller ses fondations.

Lerroa (« la ligne »)

© Clément Herbaux

« Un des motifs traditionnels du linge basque est constitué de 7 bandes qui représentent les 7 provinces du Pays basque, "Zapiak bat", les 7 qui ne font qu'un, explique Samuel Accoceberry. 7 lignes que j’ai démultipliées, comme autant de lignées, d’individus. 70, 7000, 700000, peut-être 7 millions d’êtres, tous reliés par les fils de cette même appartenance à ce territoire singulier. »

Le designer a donc réalisé un travail graphique fort pour la série Lerroa. Blanc, écru, perle, bleus…les couleurs se fondent dans une symétrie parfaite. À l’approche du centre, une bande zinc apporte un point de lumière que soulignent 2 traits rouges en contraste. 10 couleurs de fils produisent une multitudes de nuances dans cet assemblage. Tous les fils utilisés sont teints à Nay, à quelques dizaines de kilomètres des ateliers de Moutet.

La toile obtenue est aussi le résultat du savoir-faire du tisseur et d’un travail sur un des 3 métiers jacquard de l’atelier : la préparation de la chaîne de 5360 fils a nécessité 5 jours, là où une demi-journée suffit souvent quand le nombre de couleurs est plus restreint. 5360 fils patiemment alignés et arrimés à un cylindre (l’ourdissage) puis réunis par une trame horizontale, une fois la mécanique lancée. Prix public : 135 € la nappe carrée 170 cm.

Pareta (« le mur »)

© Clément Herbaux

La série Pareta symbolise l’épais mur des maisons basques pour protéger des températures hivernales des montagnes proches ou garder la fraîcheur en été.

Prix public : 49 € la longère brodée 50 x 165 cm ; 18 € le torchon brodé.


Fatxada (« la façade »)

© Clément Herbaux

Cette collection traduit l’ordonnancement des façades du Pays basque. Leur blanc éclatant y contraste avec le quadrillage des
colombages parfois complété par celui des persiennes et des lignes de piments suspendues aux murs pour sécher lentement.
Prix public : 135 € la nappe carrée 170 cm ; 14 € la serviette.


Harri (« la pierre »)

© Clément Herbaux

La pierre gravée, borne un territoire, un lieu, ou revendique une propriété, une appartenance, comme le rappelle avec force ces 2 mots, une fois les lettres disséminées sur le tissu Harri assemblées dans le bon ordre : Gure Etchea («chez nous», «notre maison», «notre territoire»).
Prix public : 18 € le torchon brodé (armagnac).

Atalarri (« le linteau »)

© Clément Herbaux

Le linteau de l’etxe, la maison basque, aux habitants réputés réservés, délivre parfois des messages religieux ou politiques, des dictons, des conseils, ou tout simplement des mots de bienvenue. C’est sur ces feuilles de pierre que les typographies basques se sont affirmées. Les sculpteurs ont au fil du temps enluminé leurs inscriptions lapidaires, dont les lettres étaient à l’origine empruntées à l’alphabet romain, ajoutant ici un sérif, là un appendice, puis un idéogramme, donnant vie ainsi à un alphabet vernaculaire, vivant, aujourd’hui véhicule de toute une culture. Samuel Accoceberry, par un retour de chistera typographique dont il a le secret, y rend hommage en apportant sa pierre à l’édifice par une interprétation libre et imagée.
Prix public : 49 € le sac berger.

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