Dossier

Une lame, un manche : un univers de possibilités

28 février 2025

Dans le monde du couteau, le choix des matériaux est bien plus qu’une affaire de tradition ou de technique : c’est un véritable levier de différenciation et de séduction pour les revendeurs et leurs clients. À la croisée de l’innovation et des tendances, les grandes marques, françaises et internationales, partagent leur savoir-faire et leur vision pour révéler ce qui fait le succès d’un couteau.

Disponible depuis février 2025, la nouvelle collection Évolution Y de Déglon comporte 7 couteaux fabriqués en France, dotés de lames pleine soie en acier inoxydableX46Cr13 et de manches en palissandre pour un toucher doux et un aspect chaleureux. Le talon dégagé confère à cette ligne une silhouette épurée et facilite le réaffilage complet de la lame. Références disponibles : office 10 cm, cuisine 15 cm, filet de sole 17 cm, chef 20 cm et 25 cm, découper 19 cm, pain 19 cm. Prix publics : de 45€ à 80 €. 

Entre des lames en acier inoxydable haut de gamme, des alliages modernes ou de l’acier damassé d’un côté, et de l’autre des manches façonnés dans des bois précieux, des fibres composites innovantes ou même des matériaux recyclés, chaque détail compte pour répondre aux attentes des consommateurs. 

À la tête de la Coutellerie Champenoise, plus grande boutique de couteaux d’Europe, Fabien Bourly observe une montée en puissance du couteau de cuisine, qui représente une part croissante des ventes. 

« Nous attirons une clientèle exigeante en quête de qualité », note-t-il. Deux profils de clients se distinguent côté manches : un tiers privilégie la simplicité et l’usage compatible avec le lave-vaisselle, optant pour des solutions en plastique autour de 60 €. 

Célébrant les 100 ans de Roger Orfèvre, les couteaux en Vitter se déclinent cette année en 2025 en 3 références : un éminceur, un office et un couteau de table. Le Vitter est un matériau stratifié compact et durable, conçu sans formaldéhyde. Il est hydrofuge, ignifuge (classe B-s2, d0), résistant aux chocs, aux rayures et aux détergents chimiques agressifs. Adapté à un usage alimentaire, il ne retient ni les odeurs ni les saveurs. Compatible avec le lave-vaisselle, il possède des propriétés antibactériennes efficaces à 99,9 %. 
La série Chowa de Kyocera marie tradition japonaise et innovation technique. Les lames en céramique de zirconium Z212 offrent une résistance à l’usure et un tranchant deux fois plus durable que les modèles précédents de la marque, tandis que les manches avec revêtement soft touch assurent confort et ergonomie. Prix publics à partir de 49,90 €.

Les deux autres tiers, à la recherche d’un bel objet, sont attirés par les manches en bois noble ou matériaux hybrides, acceptant un entretien manuel pour préserver leur couteau. L’acier inoxydable domine le marché des lames (95 %), alliant tranchant, souplesse et facilité d’entretien grâce aux progrès récents. Les propositions alternatives comme la céramique ou l’acier carbone séduisent désormais un public restreint de passionnés.

PLÉBISCITE DE L’ACIER INOXYDABLE

La coutellerie Atelier Perceval, implantée à Thiers, valorise un savoir-faire artisanal d’exception en créant des couteaux de table, de poche et de cuisine façonnés à la main. Sa maîtrise des techniques telles que l’émouture lente et le polissage traditionnel garantit des finitions haut de gamme. 

Responsable communication de Laguiole en Aubrac, Clémence Bax confirme et résume : « L’acier inoxydable est plébiscité pour sa durabilité et sa facilité d’entretien. L’acier carbone, traditionnel et facile à affûter, demande, lui, un soin régulier pour éviter la rouille. L’acier damassé, à la fois solide et esthétique, est très recherché pour sa technicité et sa beauté. » 

L’acier inoxydable combine l’action du carbone (dureté et longévité du tranchant) et du chrome (élasticité et résistance à la corrosion). 

La finition de coupe affidentée de Nogent*** se caractérise par une lame munie de micro-dentelures qui procure un tranchant performant et résilient dans le temps. Ces micro-dents facilitent la pénétration dans des textures qu’elles soient résistantes ou délicates, tout en minimisant les efforts de coupe.

Certaines marques élaborent même leur propre formule, conservée dans le plus grand secret. « Au fil des siècles, Zwilling a élaboré une formule unique d’acier pour ses couteaux, alliant un dosage spécifique de carbone et de chrome, souligne Nathalie Chabert, directrice marketing et communication de Zwilling France. Cette formule a évolué et sa production est désormais confiée à Outokumpu, leader mondial de l’acier inoxydable durable grâce auquel nous avons réduit de 93 % l’empreinte carbone liée à la conception de notre acier. »

PAS LE MOINDRE COMPROMIS SUR LA QUALITÉ

Acier inoxydable Z40C13 finition miroir et manche en bois d’amourette, une essence de bois tigré caractérisée pour sa teinte rouge-brun et sa densité, pour les couteaux (37 g) A Fleur de peau et Appolon, dans la collection frivole Sans Dessous Dessus signée Deejo. Lame avec cran de sécurité de type liner lock décorée d’une gravure au laser. Série limitée et numérotée à 999 exemplaires. Prix public : 99,90 € pièce. 



Dirigeant de la coutellerie Perceval, Félix Poché préfère insister sur le savoir-faire plutôt que sur le matériau intrinsèque : « Chaque acier possède des composantes et des caractéristiques intéressantes. Même un acier jugé “non noble” peut être sublimé par le savoir-faire et des étapes clés comme le traitement thermique. Sans cette maîtrise, le meilleur acier ne suffirait pas. 

Chez Perceval, nous sélectionnons des aciers répondant parfaitement à notre cahier des charges, afin de concevoir des couteaux robustes, durables et performants. 

La lame du couteau Le Thiers RLT de Claude Dozorme est en acier suédois 14C28N, un matériau inoxydable de haute qualité, reconnu pour son tranchant, sa résistance à la corrosion et sa facilité d’entretien. Le manche est proposé dans divers matériaux (bois, corne, molaire de mammouth, carbone, etc.). Chaque couteau est unique grâce à des finitions artisanales, notamment le guillochage manuel du ressort et l’onglet acéré, signatures du savoir-faire de la coutellerie Claude Dozorme.

La robustesse et l’excellence du tranchant, qui font notre réputation, reposent sur des choix d’acier équilibrés, garantissant des performances constantes et irréprochables. » 

« Aussi bien sur les lames que sur les manches, Kai a pour leitmotiv de ne jamais faire le moindre compromis sur la qualité, rappelle Nicolas Guinebretière, directeur de la filiale France de Kai. 

En tant que coutelier japonais, notre positionnement fait que nous recourrons à des matériaux incontournables pour tenir notre promesse aux clients. Récemment, nous avons innové avec l’acier VGXeos (extrêmement dur 60-62 ±1 HRC), un acier exempté de tout cobalt, ce qui nous permet d’accompagner la tendance vers des procédés plus éco-environnementaux. » 

Le spécialiste du couteau suisse Victorinox a levé en janvier le voile sur l’Alox Limited Edition 2025 qui marque la 11e édition de sa collection annuelle. Cette année, place à un manche au rouge minéral, coloris inspiré par la résilience et l’équilibre, deux qualités symboliques de la marque. Chaque modèle de cette édition limitée présente des côtes en Alox découpées dans l’aluminium, estampées et éloxées. Pour souligner le caractère exclusif de cette offre, l’année 2025 est gravée par électrolyse au verso chaque couteau. Disponible en Classic SD Alox, Pioneer X Alox et Evoke Alox. Prix publics : 43 €, 75 € et 129€.

L’écoresponsabilité s’impose de plus en plus sur l’échiquier, sans que cela n’altère la performance du couteau : « Notre acier contient 86 % de matériaux recyclés. Nous utilisons l’acier inoxydable X46Cr13, enrichi en molybdène, ce qui améliore ses performances en offrant une meilleure trempabilité et une protection optimisée contre la corrosion. 

De plus, notre savoir-faire coutelier centenaire, par l’émouture et l’aiguisage, permet d’offrir des couteaux au tranchant exceptionnel », explique Alexandre Dubost, président de Jean Dubost. 

Métal permettant de durcir les aciers, le molybdène est également utilisé par la coutellerie Claude Dozorme. Tout comme le vanadium, autre métal aux vertus semblables. 

« Nous utilisons principalement l’acier haut de gamme et polyvalent X50CrMoV15 avec un alliage donnant un excellent compromis grâce à sa composition équilibrée : 0,5 % de carbone, 15 % de chrome, 1 % de molybdène et 1 % de vanadium », précise Didier Perret, président de Claude Dozorme.

LA TRADITION DU 100% FORGÉ

Lames damas et manches en matériaux rares pour le coffret de couteaux de table Le Thiers Pirou luxe de Goyon-Chazeau : pleine soie mouche et platines full damas et manches en assortiment de mammouth (croute, molaire, pulpe, os, ivoire). Prix public : 9 000 € le coffret de 6.

Méthode emblématique de la coutellerie française, le 100% forgé est un symbole de robustesse et de précision. Contrairement à d’autres techniques de fabrication, un couteau forgé est conçu d’une seule pièce d’acier (lame, mitre et soie), martelée à chaud pour atteindre une densité et une solidité optimales. 

« L’une de nos principales singularités sur le marché, c’est le recours pour nos deux marques à ce procédé du 100 % forgé », explique Guillaume Pranal, responsable marketing et produit de Rousselon Dumas-Sabatier. 

« La série Kasane est un exemple d’écoresponsabilité et de respect des traditions, explique Dorian Minni, dirigeant de Chroma France. Chaque année, des camions éventrent des troncs dans les montagnes au-dessus de Seki, la capitale du couteau, pour fabriquer des routes, et des événements météorologiques mettent à bas des arbres centenaires. Ces morceaux épars, trop petits pour l’ameublement, sont récupérés par des artisans locaux et reconstitués pour des objets décoratifs ou des manches de couteaux. C’est le cas des manches en cerisier des montagnes de la gamme Kasane de Kasumi dont le veinage du bois ressort joliment. Cerise sur le gâteau, chaque manche est unique. »

Nous utilisons un acier inox enrichi en azote, ce qui nous permet de bénéficier d’une très bonne dureté de 58- 60 HRC. Chez 32 Dumas, nous avons développé des caractéristiques spécifiques, notamment en matière d’affûtage, un domaine sur lequel nous travaillons activement pour renforcer à la fois les performances et la protection de notre propriété intellectuelle. » 

Tradition du 100 % forgé également chez Goyon-Chazeau (labélisé Entreprise du patrimoine vivant) pour la majorité de ses gammes de couteaux de table et de cuisine. 

Le concept “eCO2 ” développé par Verdier Manufacture s’appuie sur l’utilisation de manches en biocomposite contenant jusqu’à 50 % de lignocellulose, une substance obtenue à partir de déchets issus de l’industrie du bois et du papier.

« L’acier en barre est chauffé à plus de 1 000°C, refoulé pour former une boule qui apportera de l’épaisseur à une zone spécifique telle que la mitre, puis forgé sous un marteau-pilon équipé de matrices », décrit Magali Soucille, CEO de Goyon-Chazeau. 

Et de souligner que le savoir-faire de la manufacture se démarque également par l’émouture double (en V), garante d’un tranchant performant et durable sur l’ensemble du fil de la lame. 

La série Professional S de Zwilling présente une lame en acier inoxydable de haute qualité, enrichi en carbone, forgé selon le procédé spécial Sigmaforce qui garantit une lame résistante à la corrosion et facile à affûter, et affiné par une trempe spécifique (Friodur). Prix public : à partir de 62,95 € pièce.

Autre illustration du savoir-faire en France : la finition de coupe “affidentée” de Nogent*** qui offre le confort d’une lame affilée (lisse) et la durée d’un tranchant denté. « Notre gamme Expert, avec sa technologie exclusive Affidenté, dispose d’une denture de 4 dents par millimètre, presque invisible à l’œil nu, précise Thomas Fernagu, directeur technique et R&D. Cette innovation offre une expérience de découpe fluide et efficace sans écraser l’aliment. »

LA RÉSISTANCE ET LA FLEXIBILITÉ DE L’ACIER DAMASSÉ

La collection Century Technobois de Tramontina propose des couteaux de cuisine haut de gamme, conçus pour les professionnels et les amateurs exigeants. Cette gamme se distingue par un manche en bois compatible avec le lave-vaisselle et des lames en acier DIN 1.4116, réputées pour leur résistance à la corrosion et leur durabilité. Les lames présentent une dureté de 57 HRC et un affûtage en V 15-15, garantissant une précision de coupe optimale. Une trempe sub-zéro renforce la structure de l’acier, améliorant sa solidité et sa durabilité. La collection inclut différents modèles adaptés à un usage professionnel, tels que couteaux de chef, à pain ou santoku, tous dotés d’un design ergonomique et polyvalent, convenant aux cuisines professionnelles ou domestiques.

Réputé pour ses caractéristiques esthétiques et techniques, l’acier damassé conserve un prestige intact auprès d’une cible de consommateurs passionnés. 

« Pour notre marque Miyabi, nous utilisons presque exclusivement des aciers damassés, riches en carbone. Leur tranchant est beaucoup plus durable, même si l’acier reste sensible aux chocs. Ces aciers multicouches qui peuvent présenter une résistance à la corrosion réduite sont traités selon un processus interne et exclusif de durcissement Cryodur qui offre à nos lames une dureté, une flexibilité et une résistance à la corrosion exceptionnelles. », indique Nathalie Chabert (Zwilling). 

La coutellerie Claude Dozorme propose, elle, des séries spéciales de couteaux de poche avec l’acier damassé “120 couches”, très apprécié pour son esthétique.

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UNE PREMIÈRE GAMME CUISINE POUR LE COQ FRANÇAIS

Le Coq Français déploie sa première collection de couteaux de cuisine, Le Coq en Cuisine !, avec le lancement d’un couteau d’office disponible à partir du mois d’avril, « conçu dans un souci de performance, de qualité et d’accessibilité, explique la marque. Afin de garantir un produit efficace, un choix a été fait pour des caractéristiques haut de gamme, tout en maîtrisant les coûts. En particulier, un montage demi-soie a été sélectionné pour concentrer l’investissement sur la lame, tout en proposant un prix plus abordable »

Ce couteau est doté d’une lame en acier inoxydable 12C27, réputé pour ses performances de coupe et sa facilité d’entretien. Vendu sur carte ou sur présentoir (24 pièces). Prix public : 19,90 € pièce.

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Complément à la série Shun Classic, la nouvelle ligne Shun Pro Sho de Kai présente des lames japonaises traditionnelles fabriquées à partir d’acier A10, composant du cœur des lames damas de la marque. Dans leur prolongement, des mitres en acier inoxydable, et des manches en bois de pakka noir.


LE TRANCHANT EXCEPTIONNEL DE LA CÉRAMIQUE

Pionnière en 1984 avec ses lames en céramique ultrafines, Kyocera a élargi sa gamme avec des modèles aux styles et couleurs variés. 

« Ce matériau est haut de gamme, moderne, ultra-léger, extrêmement dur et résistant à la corrosion », explique Oliver Pinnow, responsable des ventes chez Kyocera. 

La surface dense et lisse de la lame offre des découpes précises et très fines. De plus, la céramique ne libère pas d’ions métalliques, ce qui la rend totalement inodore et neutre en goût, tout en préservant les saveurs des aliments sans rouiller ni s’oxyder. » 

Kyocera vient de lancer une nouvelle collection, Chowa (« harmonie » en japonais), qui marie tradition artisanale japonaise et savoir-faire. 

Fabriquées à partir de céramique brevetée (zircone 7212) par Kyocera, les lames, aiguisées à la main, conservent leur tranchant deux fois plus longtemps que les autres lames en céramique de la marque.

LE MANCHE, ARME DE DISTINCTION MASSIVE

Étapes de forge du couteau de table Le Thiers Prestige de Goyon-Chazeau, labélisé Entreprise du patrimoine vivant (EPV) pour la fabrication de couteaux de table et de cuisine 100 % forgés. 

La fabrication des manches joue un rôle clé dans l’ergonomie et l’entretien des couteaux. Clémence Bax, de Laguiole en Aubrac, énumère le champ des possibilités : « Les manches en bois, prisés pour leur esthétique naturelle et leur toucher agréable, conviennent à un usage domestique mais restent sensibles à l’humidité et aux chocs. La corne, emblématique des couteaux Laguiole, séduit par ses motifs variés et son toucher lisse, nécessitant un entretien spécifique pour éviter le dessèchement. 

Transformer les déchets plastiques en matière première : tel est le pari réussi de la coutellerie française Jean Dubost avec sa gamme Sense qui regroupe des couteaux innovants aux manches issus de l’économie circulaire. Leur conception fondée sur un matériau écoresponsable, Le Pavé, issu du recyclage de déchets plastiques collectés en France, permet de réduire l’empreinte carbone de 84 % par rapport aux plastiques traditionnels. Prix public : 39,90 € le coffret de 3.

L’os, fragile, offre une élégance sobre, tandis que le bois de cerf, robuste, résiste aux intempéries, idéal pour l’extérieur. Les matières composites (carbone, résine, acrylique) procurent résistance et variété, mais divisent selon les goûts. Les matériaux rares (ivoire, nacre, météorite), enfin, confèrent une valeur unique aux pièces de collection ! »

LE BOIS, UN CLASSIQUE QUI NE S’ÉMOUSSE PAS

Le bois demeure un matériau très apprécié. Quand la marque 32 Dumas travaille le chêne vert, dense et résistant, Sabatier opte pour l’olivier son fer de lance, chaleureux, nervuré, mais aussi pour le noyer, plus foncé, et le hêtre, plus clair. 

Couteau pliant Laguiole en Aubrac, mitres inox et double platine en os de mammouth. Prix public : 590 €. 

Zwilling, pour sa part, n’utilise le bois que pour ses éditions limitées et premium, avec du bois certifié PEFC et FSC. Des certifications dont se dotent la majorité des acteurs. Une démarche dans laquelle Jean Dubost est engagée depuis 15 ans, qui utilise principalement du bois naturel comme le hêtre et le chêne pour une excellente préhension et un toucher agréable. 

Pour faciliter l’entretien de ces manches en bois, Jean Dubost applique un vernis protecteur ou bien, pour les couteaux haut de gamme façonnés à la main, une pâte naturelle pour nourrir et protéger le bois de l’humidité. De son côté, Nogent 3*** propose plusieurs essences : charme, hêtre, merisier et cerisier des bois, celle-ci étant déclinée sur la nouvelle gamme Expert Affidenté lancée à Ambiente en février. 

Moins connu et pourtant vertueux, le Pakka, un composite en bois et en résine principalement conçu pour la durabilité et la résilience à une utilisation dure. Antibactérien, il résiste aux différences thermiques et à l’eau et ne se dégrade pas dans le temps. 

« Tous nos manches sont traités et travaillés de cette manière, avec des essences de bois associées à des résines afin que nos couteaux répondent aux normes des cuisines professionnelles », indique Nicolas Guinebretière (Kaï France).

MATIÈRES BIOSOURCÉS, PLASTIQUE RECYCLÉ : LE VIRAGE ÉCO-RESPONSABLE

Nouveauté au catalgue de Yaxell, la collection Rei (dont le nom signifie « noir » ou « sombre » en japonais). Lame forgée en acier Damas VG10, sublimée par un revêtement DLC (Diamond-Like Carbon, un type de revêtement carbone qui imite certaines propriétés du diamant) noir profond. Manche noir et rouge en bois de Pakka, octogonal, avec incrustation des armoiries de la famille Samouraï. Références disponibles : chef, slicing, nakiri, kiritsuke, santoku). Distribution France : Agora-Tec. Prix public : 375 € pièce.

« Dans une démarche éco-responsable, nous travaillons de plus en plus avec des matériaux recyclés pour les manches : plastique recyclé, résine, micarta… Comme une chaussure, il est indispensable d’essayer un couteau. Le poids du couteau est l’un des critères de choix pour le consommateur que l’on orientera plutôt vers tel ou tel matériau », analyse Nathalie Chabert de Zwiling. 

Il y a quelques semaines, Verdier Manufacture a créé le concept “eCO2 ”, en intégrant des manches en biocomposite contenant jusqu’à 50 % de lignocellulose, une matière qui provient de déchets de l’industrie du bois et du papier. 

Woll vient de dévoiler deux lignes de couteaux. La gamme Cutting Edge, au design léger et contemporain, est dotée de lame forgée en acier inoxydable DIN 1.4116 affûtée manuellement. Manche décliné en 2 couleurs (options de couleurs possibles pour des demandes spécifiques et des campagnes personnalisées). La collection Prime Edge se caractérise par sa lame, composée de 67 couches d’acier, méticuleusement pliée et forgée pour offrir la durabilité et la beauté de l’acier damassé. Chaque lame possède donc un motif unique. Tranchant scalpel, affûté à la main. Chaleur naturelle et grain riche pour les manches en chêne massif aux contours ergonomiques qui assurent une prise en main confortable. Emballage : coffret cadeau à fermeture magnétique

« Certaines versions de manches intègrent même une matière plastique issue du recyclage chimique et participent ainsi à une économie circulaire plus active », précise Omar Gonzalez, responsable marketing de Verdier Manufacture. 

La coutellerie Lepage choisit des matières contemporaines d’exception en accord avec la modernité revendiquée de son approche. « Nous avons testé des dizaines de matériaux puis sélectionné pour Le Table Carbone & Co deux collections artisanales pour leurs qualités techniques et esthétiques exceptionnelles, explique Barbara Mandon, responsable commerciale chez Lepage. Les alliages à base de fibres ou fils de carbone mis au point puis fabriqués par les artisans de Fat Carbon, selon leurs procédés innovants brevetés. L’alliance du carbone avec des métaux (titane, cuivre et laiton) ou avec de la poudre de céramique teintée se concrétise par des matières à la fois high-tech et poétiques. Les alliages de résine et de métaux, créés et fabriqués au Danemark par les ateliers Raffir réputés pour leur créativité et leur technicité pour ce type d’application. » Ces matériaux, récemment adoptés par des créateurs d’horlogerie de luxe pour la fabrication de montres contemporaines, confèrent à chaque pièce son unicité.

Il y a deux ans, à l’occasion des 100 ans de la marque, Nogent*** a également amorcé ce virage éco-responsable. L’objectif ? « Remplacer nos manches en polypropylène (résine thermoplastique) par des manches biosourcés à base de canne à sucre, avec un design ergonomique pour une meilleure prise en main », détaille Pascal Provost, son directeur commercial. 

La marque Jean Dubost, de son côté, s’impose comme une référence dans la transformation des matières plastiques, avec une expertise de plus de 50 ans et un outil de presses à injecter. « Pour favoriser l’économie circulaire, notre gamme Sense valorise des déchets plastiques collectés et recyclés en France. La gamme Vintage, elle, intègre au moins 80 % de plastique recyclé provenant de nos propres rebuts, auxquels nous offrons ainsi une seconde vie », précise Alexandre Dubost. 

Pour ses couteaux de la gamme Idéal, Sabatier a choisi le POM, un variant du plastique très polyvalent et résistant, très facile à nettoyer. Pour son modèle Edonist, la marque travaille avec de l’ABS, un matériau plastique qui permet d’avoir des formes particulières et une palette de couleurs différentes.


FORGE DE LAGUIOLE : LA TRADITION DE LA LAME FORGÉE À CHAUD

« Chez Forge de Laguiole, nous accordons une attention particulière à la qualité des matériaux utilisés pour la fabrication de nos couteaux, perpétuant ainsi la tradition d’une lame forgée à chaud qui équipe l’ensemble de nos modèles pliants de 9, 11 et 12 cm, indique Charlotte Raynal, responsable marketing de Forge de Laguiole. Nous privilégions un acier français pour la conception de nos lames. Aujourd’hui, Forge de Laguiole est la seule manufacture à proposer des couteaux pliants fabriqués à Laguiole, dotés d’une lame forgée à chaud en acier français. 

Cette singularité témoigne de notre volonté de préserver et transmettre ce savoir-faire ancestral dans notre atelier. Notre acier inoxydable T14 a été sélectionné pour offrir un équilibre parfait entre performance et facilité d’entretien. Son taux de carbone garantit une excellente capacité d’affûtage, tandis que son taux de chrome plus élevé assure une résistance exceptionnelle à la corrosion. Depuis quelques années, nous observons un engouement croissant pour des objets alliant esthétique et technicité. Dans cette optique, nous avons récemment lancé une gamme de couteaux de table dotés d’une soie en damas inox. 

Chaque pièce est entièrement ciselée à la main, y compris l’abeille, emblème de nos couteaux. Ces couteaux sont disponibles avec un manche en pointe de corne noire ou en noyer, deux matières naturelles nobles qui rehaussent la beauté du damas avec élégance. » 

Prix publics : 1 496 € le coffret de 2 couteaux de table en pointe de corne noire, lame damas inox ; 1 418 € le coffret de 2 couteaux de table en noyer, lame damas inox.

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« Chez Kotai, nous distinguons nos lames en “acier monocouche” – le 440C de la gamme Pakka ou le 1K6 de la gamme Tsubame, par exemple – des aciers damassés ou simplement “damas” tels que le VG-10 de la gamme Densho ou le AUS-10 de la gamme Bunka Damas, explique Jérémie Plane, fondateur de Kotai. Contrairement aux lames en acier monocouche – faites d’une seule couche d’acier uni – les lames en VG-10 de la collection Densho Damas (photo) sont composées d’une couche centrale (pour le tranchant) et d’une succession de 33 couches d’acier (pour la durabilité) superposées de chaque côté. Cet acier damassé, en plus de ses qualités esthétiques rappelant des vagues et rendant chaque couteau Kotai unique, permet de combiner les atouts d’un acier très haut en carbone (la couche de VG-10 au cœur de la lame atteint une dureté HRC de 61) aux avantages des aciers plus “tendres”, tels que la résistance aux chocs et à la corrosion. La lame ainsi forgée de 67 couches d’acier possède une tenue de coupe exceptionnelle, tout en bénéficiant d’une durabilité et d’une résistance accrue. » Prix public : à partir de 220 € pièce. “

L’ABS est aussi l’option retenue par Kyocera pour sa série Chowa avec son manche soft-touch, avec sa forme ergonomique inspirée du marteau traditionnel japonais s’adaptant parfaitement à la main pour éviter la fatigue du poignet. 

Météorite, molaires de mammouth… le manche dans tous ses états Dire qu’il y a mille et une façons de concevoir un manche de couteau n’est pas galvaudé. Les fabricants rivalisent d’ingéniosité avec des idées tantôt insolites, tantôt révolutionnaires, mais souvent originales. 

Chez Perceval, par exemple, on revendique d’être « parmi les premiers à explorer des matériaux comme la météorite ou le bois de fer », tous façonnés à la main. Claude Dozorme, de son côté, mise sur la diversification : « La résine méthacrylate, résistante aux rayures et au lave-vaisselle, est un matériau de haute qualité, explique Didier Perret. Nous utilisons aussi de la bakélite, des molaires de mammouth, de la loupe de bois de fer, des cornes de bélier, de buffle, de cerf, de zébu, et même de phacochère. » 

Il travaille également avec des cuirs similaires à ceux des bracelets de montres et du carbone recyclé provenant de pièces aéronautiques. Enfin, le micarta, un alliage de textile et de résine, se distingue par un aspect bois une fois poli et façonné, tout en étant compatible avec les lave-vaisselles professionnels.

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NÉO6, LE DERNIER-NÉ D’OPINEL

Lors du salon Ambiente, Opinel a dévoilé Néo6, un couteau de poche conçu pour être le compagnon idéal des utilisateurs au style de vie moderne et actif (déjeuner sur le pouce, ouverture d’un colis, peler un fruit, etc.) grâce à sa compacité (< 10 cm fermé) et sa légèreté (< 25 g). 

Sa lame (réaffûtable) de 7 cm en acier inoxydable arbore un bout arrondi, sans blocage verrouillé, conférant à l’ustensile un caractère rassurant. Innovation, le système breveté Opiflex offre un maintien de la lame sans manipulation pour une utilisation facilitée. Le design fait la part belle aux bois nobles tels que l’olivier, l’ébène et le noyer noir. La bague Opiflex est quant à elle ciselée. Fabrication française. 

Prix publics de 25 € à 60 € selon l’essence de bois.  

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« Le micarta noir utilisé pour les manches de 32 Dumas bénéficie d’un polissage brillant qui sublime la texture du fibrage résultant de la compression de couches de lin coloré », précise Guillaume Pranal. In fine, le choix des matériaux dans la coutellerie va bien au-delà de la simple fonctionnalité : il incarne l’innovation, la durabilité et la différenciation. Que ce soit à travers des matériaux traditionnels sublimés par un savoir-faire ancestral ou par l’intégration de technologies avant-gardistes, chaque couteau raconte une histoire unique.

Atelier 1515 propose des manches dans des matériaux variés : os de renne, ébène du Cameroun, molaire de mammouth, ivoire de phacochère, hêtre échauffé, cep de vigne, bois de cerf, mouflon, impala, nacre… Côté lame, l’atelier travaille notamment l’acier inox, ainsi que l’oxydation à l’eau forte du damas. Ici, couteau de table en os de renne Inuit, lame 11 cm en inox 14C28N. Prix public : 400 €.
En tant que production japonaise qui puise son identité dans une culture plus que centenaire, la gamme Haiku Original trouve son inspiration dans les bois locaux japonais. Le bois de honoki apparenté au magnolia est un bois doux qui devient de plus en plus haptique au fil du temps pour un confort inégalé. Légèreté et maniabilité sont les maîtres-mots de ce couteau souvent employé dans les concours culinaires pour son bénéfice anti-fatigue. C’est le bois des sayas et tsukas japonais fiché dans du bambou, montage shintô sans clous ni vis, “pour ne pas faire mal au bois”, comme dans les temples japonais où la charpente est assemblée façon kigumi qui se traduirait en Occident par « tenon-mortaise ». L’utilisation du bois est une caractéristique marquante de l’architecture japonaise car les bâtiments en pierre étaient sujets aux tremblements de terre dans le Japon antique. 


Les couteaux Wüsthof présentent des lames en acier inoxydable allemand DIN 1.4116 pour une durabilité et une précision accrues. Des versions en acier damassé (67 couches) sont également proposées pour les modèles haut de gamme. Les manches sont fabriqués en matériaux robustes tels que le POM pour les gammes classiques ou en chêne massif pour une touche naturelle et esthétique. Des technologies, telles que la double ondulation pour les couteaux à pain et le Kullenschliff (ponçage en alvéoles) pour réduire l’adhérence des aliments, améliorent la performance. 
La nouvelle collection Signature de 32 Dumas se compose de couteaux 100 % forgés à chaud et fabriqués à Thiers. Chaque modèle présente une mitre oblique facettée, une garde concave et un manche ergonomique disponible en Micarta ou en chêne vert, des matériaux réputés pour leur élégance et leur durabilité. La mitre, gravée du logo 32 Dumas, est incrustée dans l’acier pour souligner le caractère forgé de la lame. La qualité de coupe repose sur l’acier 4116N enrichi en azote, allié à un affilage manuel certifié. Avec un acier recyclé à 85 %, l’écoconception n’est pas en reste. Prix public : à partir de 119 €. 


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