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Dossier
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La cuisson outdoor : un marché en plein essor
Kamado, brasero, barbecue, four à pizza, etc. : jamais la proposition pour cuisiner en extérieur n’a été aussi fournie. La montée en gamme, amorcée il y a 2 ans, devrait continuer sur sa lancée.
Plus seulement un marché saisonnier, la cuisson outdoor intéresse désormais les consommateurs toute l’année. « La cuisine
en extérieur est une forte tendance qui se veut de plus en plus
complète, note Sophie Maillot, chef de produit mobilier de jardin, protection du soleil, barbecues et planchas chez Leroy Merlin. Plus qu’une
technologie de produits, c’est avant tout un style de vie qui se développe
autour de nouveaux modes de cuisson dans un esprit collectif. »
RENOUVEAU DE LA CUISINE EN EXTÉRIEUR
Loin de l’esprit barbecue, camping et produits “cheap”, la nouvelle tendance valorise des articles innovants et plus hauts de gamme. « Nous avons découvert depuis une dizaine d’années de formidables produits comme les kamados, les barbecues à pellets, les braseros Ofyr et nous savions déjà que ces produits allaient rencontrer un fort succès à l’avenir, confie Éric Moley, fondateur de l’enseigne Barbecue & Co.
La nouveauté de ces
techniques et de leur design sont
incontestablement devenus des
locomotives pour le marché. Leurs
multiples fonctionnalités, la possibilité de tout cuire sans raté, une
large variété d’accessoires et leur
design en expliquent le succès. Ces
produits existent depuis quelques
années, mais restaient confidentiels. Leur véritable démarrage date
de 2 ou 3 ans et les ventes se développent rapidement. »
« Même les chefs et certains types de traiteurs, à l’image de ceux de Gueuleton, proposent des mets préparés au brasero, valorisent la cuisson en extérieur, confirme Hans Fitters, country director France pour le groupe Fyron (Ofyr, The Bastard). La flamme, à l’image de la cheminée, rassemble et rassure. Les Français aiment de plus en plus profiter de leur terrasse et extérieur pour prolonger la saison estivale. »
L’enseigne The Gastronomie House à Lyon distribue les marques The Bastard et Ofyr depuis leur arrivée sur le marché français et les met en scène via une activité d’événementiel “show cooking” en région Rhône Alpes Auvergne. « On ne parle plus de tendance mais désormais d’un vrai nouveau marché concurrentiel de la table de cuisson et des fours kamados en céramique, prenant des part s de marché sur les barbecues et les planchas traditionnels », estiment Maxence Balas et Cédric Fauchille, gérants associés de The Gastronomie House. Les traiteurs et les restaurants à thème créent des ambiances et des menus dédiés à cette cuisine plaisir, créative et très fun. Les cuissons deviennent saines car elles ne se font plus en direct sur la flamme, l’entretien est simple et rapide, la convivialité est le mot d’ordre. »
DES PRODUITS MULTIFONCTIONS
Loin du classique barbecue, place à tout un tas d’innovations qui, en extérieur, permettent de mijoter, cuire à la casserole, de griller la viande, de la rôtir ou de la braiser, et de faire une pizza. Parmi les produits phares, le kamado, barbecue traditionnel japonais alimenté au charbon de bois, est la nouvelle star.
Durant la cuisson des aliments dans cet œuf en céramique, l’air pénètre par le fond de l’appareil et passe au travers du charbon de bois pour ressortir par la cheminée d’évacuation. Un flux d’air permanent permettant au charbon d’augmenter progressivement en température. « C’est un peu comme un four avec l’avantage de ne pas dépendre de l’électricité et de procurer les saveurs du barbecue, explique Hans Fitters. C’est clairement une nouvelle tendance de cuisine où l’on (re)prend le temps de faire les choses. » Chez The Bastard, le kamado (prix de vente public de 600 € à plus de 2000 €) dénombrait 25 points de vente en France l’an passé, il en compte le double en 2023. Sans compter qu’il s’accessoirise de grilles en tout genre, insert à pizza, pics de rôtisserie, sauces et voire de livres de cuisine avec des recettes de chef.
Les fours multifonctions ont aussi la cote, notamment celui à pizza
devenu ultrapopulaire.
« Le marché des fours outdoor croît de 10 % chaque année même après
la pandémie, précise Jérôme Tricault, fondateur et dirigeant des fours
Coccinelle. Le four en extérieur, en particulier le nôtre, est en céramique
réfractaire qui permet de cuire à une température homogène les poissons comme sur une plancha mais avec un goût de fumé, les viandes
sont saisies car le four monte à 500°C et restent chaudes à cœur, les
pizzas défilent toutes les 3 minutes et à la redescente en température,
on peut placer un magret de canard en ouvrant les ouvertures arrière
et supérieures pour le fumer en 20 minutes. »
La marque écossaise Ooni, née en 2013, a vu ses ventes devenir internationales. « Ooni est passée d’une petite expérience dans un jardin
familial à une entreprise multiprimée. Notre siège social à Édimbourg est
en constante expansion : nous avons ouvert des bureaux à Austin (ÉtatsUnis), et à Bonn (Allemagne), détaille Agathe Lepère, brand manager
France de la marque. Aujourd’hui, nos fours sont vendus sur notre site
et par des détaillants dans plus de 90 pays. En France, nous travaillons
avec des enseignes généralistes (Darty, Boulanger, Fnac) et spécialisées
BARBECUE & CO, UN UNIVERS 100% DÉDIÉ À LA CUISINE AUTOUR DU FEU
La société Barbecue & Co a été fondée en 2008. « À cette époque nous étions le premier et le seul magasin sur ce créneau. Aujourd’hui encore les spécialistes se comptent sur les doigts d’une main », confie Éric Moley, fondateur et dirigeant de l’enseigne. Sur 1 500 m2, celle-ci vend plus de 300 marques (appareils de cuisson mais également une grande partie épicerie) dont une centaine de planchas, barbecues, braseros. Depuis peu, le lieu dispose d’un showroom cuisine extérieure avec une équipe et un showroom.
« Pendant ces 14 ans, nous avons observé une spectaculaire
évolution du marché : la perception du barbecue a
changé. La discipline est tout simplement passée d’une
sorte de “beaufitude” (sic) pour devenir chic. Le jardin est
devenu une pièce à vivre qui s’équipe comme tel, y ajoutant
piscine, coin repas, salon et barbecue. Ensuite, le matériel
a évolué : le temps est loin où le grilleur était au fond du
jardin, enveloppé de fumée. Aujourd’hui, de nombreux
matériels permettent d’être avec les amis ou la famille.
Enfin, la montée en gamme est flagrante : du barbecue
charbon à celui à gaz, des petites planchas vers des
grandes, l’arrivée de nouveaux concepts, tout concourt
à la valorisation du marché. »
dans lesquelles nos clients trouvent du conseil. Nous développons sans cesse de nouvelles collaborations, car nous souhaitons que nos fours soient accessibles au plus grand nombre. »
LE BRASERO MONTE AU CRÉNEAU
Autre produit qui s’est démocratisé et voit ses ventes progresser : le brasero. « Les ventes ont progressé de 22% en 2021 (source : Promojardin) et on constate les mêmes chiffres chez Gamm Vert, note Martin Lafargue, chef de produits cuisson extérieur, combustibles, piscines et cuisine en plein air de l’enseigne. Cet article ne se vend plus seulement au printemps, il attire désormais les clients toute l’année avec une utilisation multiple qui décore, réchauffe et permet de cuisiner. Il revêt un énorme potentiel en termes de ventes. »
Né en 2015 aux Pays Bas, Ofyr propose des produits combinant brasero
et plancha. « Nous avons une longue histoire avec le barbecue alors
qu’en France, la plancha est plus développée, souligne Hans Fitters.
Le brasero est plus récent et sa forme permet de se réchauffer autour
et de cuisiner au feu de bois. Nous avons développé un produit double
fonction : le brasero-plancha pour cuisiner autour de la flamme. On
peut y ajouter une grille, cuire à la casserole et depuis peu nous avons
un set four à pizza. »
La cuisine en extérieur a donc de beaux jours devant elle. « Le marché
est structurellement en croissance sous l’effet combiné de l’avancée
du taux d’équipement, de l’augmentation de la valeur des produits et
enfin du multi-équipement (barbecue + plancha = brasero par exemple),
conclut Éric Moley. Après deux ans de forte croissance (en 2020 et
2021), l’année 2022 a vu le marché se contracter. Un recul de 15%
environ est évoqué, à comparer cependant à une année 2021 exceptionnelle et on peut estimer, malgré le contexte peu encourageant, que
le marché repartira à la hausse. »