La nouvelle machine à expresso Rivelia a particulièrement séduit le jury par son esthétique avant-ga
C’est incontestablement la success story de ces trois dernières années en cuisine : le taux d’équipement en friteuse à air pulsé ne cesse de progresser, en particulier grâce un marketing très travaillé sur les atouts de l’appareil.
Il y a trois ans, d’aucuns lui prédisaient un succès en France aussi
bref qu’un feu de paille. Aujourd’hui, tous les acteurs de la filière
petit électroménager s’accordent à dire que l’airfryer est bien plus
qu’un effet de mode, mais bel et bien l’illustration d’un essor fulgurant
qui ne faiblit pas, bien au contraire, depuis trois ans. Il caracolait même
en tête des idées cadeaux suggérées par le Groupement des marques
d’appareils pour la maison (Gifam) en décembre dernier.
UN AIRFRYER, C’EST QUOI ?
L’airfryer ou friteuse à air pulsé est un appareil électrique qui reproduit le processus de cuisson par friture mais avec infiniment moins d’huile qu’une friteuse traditionnelle. Il utilise une circulation d’air chaud à haute température pour cuire, procurant ainsi une texture croustillante similaire à celle de la friture mais avec une teneur en matière grasse considérablement réduite. Son lointain ancêtre est en quelque sorte l’ActiFry de Seb, la première friteuse « presque sans huile » lancé en 2006 qui s’inscrivait déjà dans la tendance en faveur du manger sain. L’airfryer a ensuite fait son arrivée dans les années 2010 à partir de technologies existantes de cuisson par convection et de friteuses sans huile. Les premiers modèles ont commencé à gagner en popularité aux Etats-Unis et dans certains pays d’Europe, portés par une demande croissante pour des modes de cuisson saine.
Depuis les technologies ont évolué, en particulier ces cinq dernières années, avec l’ajout d’un dispositif d’air pulsé, sorte de “ventilateur” intégré qui fait circuler l’air chaud à grande vitesse autour des aliments. Certains modèles utilisent en plus une technologie de pulvérisation d’huile. « Les pays anglo-saxons et l’Asie ont adopté bien avant nous ce produit, rappelle Laurent Cours, directeur statistiques et études du Gifam. En France, les ventes ont commencé à décoller en 2020, avec une progression de 25 %, puis de 41 % en 2021, de 38,5 % en 2022 pour s’établir à + 120 % fin juillet 2023 par rapport à la même période en 2022 (chiffres : GFK marketing – intelligence, NDLR).
En matière de petit électroménager, il y a toujours une catégorie d’appareils qui surperforme quelle que soient les circonstances. Dans le cas de l’airfryer, c’est fulgurant, avec environ 800 000 pièces vendues début novembre 2023 versus 143 000 en 2020. » Et le potentiel de l’appareil est loin d’être fini, avec 14 % (source : Gifam) de foyers français équipés fin 2022 (à l’heure où nous rédigeons ces lignes, les chiffres 2023 n’ont pas encore été publiés). Chez Philips, marque qui figure au trio de tête des leaders de ce segment aux côtés de Ninja et de Moulinex, avec 20 % environ de part de marché, l’avenir est envisagé avec confiance. « A l’horizon 2027, les projections affichent une progression de 192 % par rapport à 2023, souligne Sara Bellatif, marketing manager kitchen healthy cooking chez Philips Domestic Appliances.
Ce n’est pas un effet de mode, c’est pourquoi Philips, pionnier de l’airfryer dès 2010, propose chaque année des technologies et des innovations toujours plus pointues, pour apporter une réponse à tous les consommateurs – de celui qui cuisine peu à l’expert –, mais aussi en termes de taille et de prix. Notre technologie RapidAir en particulier procure une cuisson optimale (croustillante à l’extérieur et tendre à l’intérieur). »
POURQUOI UN TEL SUCCÈS ?
« Le consommateur recherche les caractéristiques de cet appareil. L’engouement repose sur quatre critères, analyse Christophe Decanter, directeur commercial de Lacor. Une cuisson saine et rapide, un appareil à faible encombrement, la simplicité d’utilisation et la polyvalence. S’ajoute à cela un volume plus réduit que celui d’un four, qui permet une cuisson rapide, donc plus économe en énergie. » « Les facteurs de succès qui ressortent des études du Gifam sont prioritairement la cuisine saine, avec une multiplication des recettes permises, renchérit en effet Laurent Cours. S’y ajoutent la facilité et la rapidité d’utilisation et de nettoyage. » Ce sont précisément ces facteurs qui ont décidé Nutribullet (groupe De’Longhi), spécialiste des personnal blenders et blenders, à investir la catégorie en 2023. La marque dont la devise est “manger sain en un minimum d’effort” a en effet perçu la cohérence d’ajouter cette offre à son catalogue orienté nutrition saine et équilibrée.
LACOR MISE SUR LE RÉSEAU DE PROXIMITÉ
La marque espagnole Lacor qui par ailleurs célèbre ses 75 ans en 2024, suit elle aussi l’engouement suscité par la friteuse à air, avec le lancement de pas moins de cinq modèles ces deux dernières années couvrant une offre de 145€ à 240€ PVP. Lacor a choisi de d’implanter principalement ses appareils dans le circuit de détail traditionnel, à l’heure où la grande distribution et internet (plus de 30 % des achats d’airfryer se font en ligne) se taillent la part du lion sur cette catégorie. « Ce n’est pas simple de l’implanter, concède Christophe Decanter. Nous mettons donc en avant ce que l’appareil apporte de différent et son positionnement tarifaire. Le marché est devenu mature mais en très peu de temps, avec une multitude d’acteurs arrivés concomitamment. La technologie de l’appareil, relativement peu complexe, favorise aussi cette pléthore de développements. » Pourtant, Christophe Decanter en est persuadé, le magasin peut justement être un ambassadeur de choix de la polyvalence de l’appareil. Pousser cette typologie d’appareils figure en tout cas parmi les objectifs 2024 de la marque, dont la part du petit électroménager sur le chiffre d’affaires en France va croissant. L’airfryer représente pour l’heure 2 à 3 % du chiffre d’affaires petit électroménager chez Lacor.
« Sur les réseaux sociaux, l’airfryer a tout de suite capté l’attention des influenceurs sportifs, fait valoir Charles Deze, chef de groupe chez De’Longhi. Ce produit se trouve généralement dans les cuisines des pratiquants de sport, ce qui correspond au côté healthy de la marque Nutribullet. » Autre point de rencontre, « une simplicité d’utilisation avec des bénéfices produit rapidement visibles, poursuit Théophile Drevet, chef de produit confort et cuisine chez De’Longhi Group. Cela répond aux attentes de la cible de Nutribullet, de jeunes actifs de 20 à 35 ans qui prennent soin d’eux et qui aiment également se faire plaisir. Si la catégorie blenders est plutôt sur une utilisation individuelle, la friteuse à air pulsé qui s’adresse aussi aux familles, nous permet d’élargir notre cohorte d’utilisateurs. »
Et malgré
la complexité d’exister sur un marché où l’offre est déjà pléthorique, le
groupe De’Longhi affiche d’ores et déjà sa volonté de l’investir via ses
autres marques dans les prochains mois.
Les atouts de l’airfryer n’ont pas non plus échappé aux équipes de Daan
Tech lors de la conception de leur dernier produit, le four multifonction et
éco-compact Joe. « Joe est le premier appareil de cuisson qui intègre la
cuisson airfryer avec la cuisson vapeur, chaleur tournante, micro-ondes,
précise Saskia Merlé, global marketing and communication manager
chez Daan Tech. C’était une évidence d’intégrer cette technologie pour
tous les bénéfices nutritionnels et gustatifs qu’elle propose. Les attentes
et les exigences des consommateurs nous l’ont confirmé. Les performances de l’airfryer de Joe seront professionnelles, et permettront de
ne pas s’encombrer d’un robot monofonction supplémentaire. »
UNE OFFRE DE MOULES DÉDIÉE CHEZ PATISSE
Compte tenu du développement des appareils de type friteuse/four à air pulsé, la marque de moules à pâtisserie Patisse propose une gamme de moules en acier revêtu adaptée à ces appareils (tailles XL et XXL).
8 références disponibles : moule à charnière ø 18 cm ; moule à manqué ø 20 cm ; moule à cake 19 cm ; moule à tarte à fond amovible ø 20 cm ; plaque à pizza ø 20 cm ; grille de cuisson ø 19 cm ; set de sept moules ; papier sulfurisé en carré de 20 ou 23 cm. Prix public à partir de 12,90 € le moule à cake 19 cm.
UN COUTEAU SUISSE DE LA CUISSON
Autre clé de succès, ajoute Sara Bellatif (Philips), le faible encombrement de l’appareil et sa polyvalence : « Il se substitue au four, au four à micro-ondes, à une poêle, etc. et propose chez Philips jusqu’à 22 types de cuissons différentes. Son côté ludique a aussi contribué à le faire connaitre. » Pour mettre en évidence la versatilité de l’airfryer, capable de préparer des repas complets des entrées aux desserts, Philips lui consacre une application de recettes, NutriU, qui à mi-décembre 2023 comptabilisait 250 000 téléchargements et 60 000 visiteurs uniques mensuels. Et après une campagne avec des influenceurs démarrée fin 2023, la marque noue un partenariat cette année avec le célèbre chef Cyril Lignac sur deux ans, avec notamment un ouvrage de recettes et des contenus pour les réseaux sociaux. Un investissement médiatique fort pour répondre à ce marché en pleine expansion. Montrer que l’airfryer ne fait pas que des frites, c’est précisément la stratégie de Little balance qui a lancé cet automne le Crousty light XL.
« Nous avons cherché à franciser ce produit, généralement plutôt pensé pour le goût asiatique ou américain, précise Caroline Cadeau, directrice marketing de Little balance et diplômée d’École Ducasse. De nombreux appareils sont en effet dotés de programmes tels que “ailes de poulet”, “frites”, “crevettes”, “pizza”… Pour nous démarquer et mettre l’accent sur le repas à la française, notre modèle d’airfryer propose 10 modes définis (frites, turbo mais aussi viande, poisson, légumes, gâteau, décongélation, déshydratation, pain, etc.) et livré avec un recueil de recettes françaises tel que le veau Orloff. J’y réalise même mes yaourts maison ! » Caroline Cadeau souligne également le côté nomade de l’appareil : contrairement à un four, celui-ci peut être aisément déplacé, voire transporté sur son lieu de vacances ! Dernier atout enfin mais non des moindres, l’airfryer est moins gourmand en électricité qu’un four, insiste Théophile Drevet (groupe De’Longhi) « grâce à une cavité plus petite à chauffer, donc une montée en température plus rapide, avec une économie d’énergie jusqu’à 70 % ».
En effet, le volume moyen d’un four traditionnel avoisine généralement 50 l, versus moins
de 20 l pour une friteuse/four à air. Économie en huile également, ajoute
Sara Bellatif (Philips) « avec une quantité jusqu’à 90 % inférieure à celle
requise par une friteuse à immersion classique ».
En termes de prix enfin, selon la marque, la taille et les fonctionnalités, les
prix de vente oscillent entre 50 et 250 €, voire davantage pour certains
modèles plus haut de gamme. Soit un produit relativement accessible et
séduisant, pas seulement chez les jeunes consommateurs, étudiants ou
en logique d’installation. « La part de ménages individuels ne cesse de
progresser, indique Laurent Cours (Gifam). Une solution comme l’airfryer
est intéressante, d’autant qu’elle permet de cuire des portions adaptées
au besoin et la réalisation de petites quantités. » L’airfryer semble donc
s’installer durablement dans les cuisines des Français.